Faradhor
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Faradhor


 
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Hikuro

Hikuro


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MessageSujet: Re: Retour au bercail   Retour au bercail - Page 2 Icon_minitimeLun 14 Sep - 1:36

La musique s'arrêta brusquement. Il avait surprit l'elfe. Incroyable... Et un point pour lui. Il avait l'air de trouver cette musique pitoyable - et c'était son but - mais il avait aimé le morceau - sinon il n'aurait pas fait de poème sur cet air - même s'il tentait de se convaincre du contraire. Il faut l'avouer, Kuro aurrait préféré véritablement détester la musique d'Ala, ça aurait simplifié les choses et il était certain qu'il aurait trouvé de quoi ridiculiser l'elfe. Hors, il ne trouvait rien de bien plus moqueur à dire pour le moment, ce qui était particulièrement dommage, car ça aurait été le moment de bombarder sa rivale d'insultes, maintenant qu'elle était déstabilisée. Il mit aussi son manque d'inspiration sur sa migraine de n'en amoindrissait pas avec le temps qui passait depuis son réveil, au contraire, justement. Est-ce que le jeu en vallait la chandelle? Certes, cette demi feuille lui avait permit de dormir, mais la migraine était atroce. Que ferait-il la nuit suivante? Il ne pouvait pas vivre de migraines matinales... Ah, il oubliait, la migraine c'était parce qu'il en avait prit trop. Vraiment, il avait du mal à se concentrer... Il ne manqua pourtant pas de remarque le frisson de dégout qui secoua l'elfe quand elle vit qu'il portait sa chemise ouverte - quelle pudique, vraiment! Si le monde était à la manière d'Alatariel, tout le monde serait habillé de la tête aux pieds et on ne verrait pas un gramme de peau.

Soudain, un son horriblement aigue traversa les tympans de Kuro, son qui résonna aux quatre coins de sa tête, provoquant une douleur atroce qui le fit grimmacer de douleur. C'était bien pire qu'une gueulle de bois. Il avait l'impression qu'il allait mourir. C'était comme si un millier de personnes passaient leurs ongles sur un tableau en même temps. Et le son restait, s'effaçant à peine. À bien y penser, se saouler serait sans doute une meilleure option que de se fier à l'herboristerie, quoiqu'il ne se rappellait jamais de ce qui se passait quand il était saoul et il préféra donc écarter l'idée. On ne savait jamais, après tout...


- Oh, désolé, fit l'elfe devant la mine du jeune homme, dans un air faussement compatisant. Tu dois avoir une migraine en ce moment. - Sans blague, elle avait trouvé ça toute seule? - Je suis vraiment... - nouveau grincement de violon qui arracha une grimace, qu'il se hâta d'effacer, au garçon - ...navrée.

Puis, l'adolescente sauta de son arbre et alla ranger le violon tortionnaire sur un socle prévu à cet effet avant d'aller s'installer contre le flanc d'Ancaladar, les bras croisés et une expression particulièrement dégoûtée au visage.

- Ça c'est vraiment toi, l'Emo, s'indigna-t-elle en l'indiquant d'un mouvement de la tête. Tu arrêtes pas de te plaindre que tu es traqué par des fanatiques et puis après tu portes des trucs comme ça, souligna-t-elle en secouant la tête.

- Et c'est quoi le rapport? Tout le monde n'est pas aussi pudique que toi, répliqua-t-il.

- Vraiment, peu importe ce que tu dis, je crois que tu aimes ça, toute cette attention... Est-ce qu'elles te font sentir meilleur, moins inférieur, peut-être? - elle fit semblant de s'étonner - Eh, ça alors, qui aurait crut qu'un emo pourrait avoir des idées autre que suicidaires... Et puis tant pis. Qu'est-ce que je pourrais bien savoir de ce que pense un Emo, hein?

- N'importe quoi, l'hermite, tu te mets le doigt dans l'oeil. Tout ce que je veux c'être être tranquille. L'attention, très peu pour moi. Mais qu'est-ce que j'y peux, que je croulle sous les étoffes ou que je sois plus légèrement habillé, je reste la ligne de mire de ces pots de colle. Tout le monde ne fait pas peur comme sa majesté la princesse de glace qui fait fuir tout le monde. Crois moi, je préfèrerais être évité que d'avoir à échapper à ces furies quotidiennement. En parlant de relations sociales, ne fuirais-tu pas, à agir ainsi en hermite, à éviter les foulles à tout prix? T'as de ces regards quand tu te retrouves dans un foulle. Tu ne serais pas xénophobe? Ça expliquerait ton manque de social, non?

- Il était temps que tu arrêtes de rêver - tu dors vraiment comme une roche - il faut aller en ville. Si on est chanceux, Sa Majesté aura une mission solo pour l'un d'entre nous...

- Mwouais c'est ça, mais je craindrais presque nos parents et leur prévoyance. Il aurait peut-être pensé à dire à la Reine de ne nous donner que des missions à deux (il frissonna). J'espère me tromper et avoir seulement trop d'imagination... Heu.. Hein, comment ça en ville, j'ai pas envie de te suivre (regard au bracelet qui semblait peu en accord de se séparer de beaucoup de son jumeau, puis soupir) Bon, je crois que le machin n'est pas d'accord avec moi... (nouveau soupir)


***


Avant de partir, Alatariel l'avait fait attendre pendant qu'elle préparait une mystérieuse potion que Kuro reocnnu à l'odeur. C'était celle qu'Atalante avait faite pour sa fille et qu'il avait subtilisé la veille, ce que l'elfe ne pouvait savoir car c'était lui le premier à être allé dans la chambre de bain (sans manquer de remarquer le bain en forme de coeur). Il attendit un moment qu'elle est finit son médicament, comme le disait Atalante dans son mot, appuyé contre le cadre de la porte, dans une expression tout à fait typique chez lui, soit un air d'indifférence ténébreuse.

- Iko, Hikuro-teme, lui dit-elle en passant devant lui.

Il la suivit à contrecoeur.


***


- Dis, Sol, tu crois qu'il y a un moyen pour échapper à ce triste destin?

*Je ne sais pas, mon grand*

Silence.

- Tu sais, même si en terme d'années, tu es plus jeune que moi, et que ça fait étrange, tu me fais plus penser à une mère que ma propre mère, c'est peu dire.... Vraiment...

*Ça me touche vraiment, Hikuro...*

- Tu sais, c'est dur la vie, sens toi... Avant, quand tu étais, oeuf, dans ta grotte, j'étais seul, si seul... Je me suis toujours sentit loin de mes camarades de classe, différent, mais surtout, seul. Un vide comme tu n'as pas idée. C'est comme si... Comme s'il manquait une jambre et un bras à mon esprit, et bien plus... C,est comme s'il te manquait une aile. Tu en perdrais une partie de toi... Hey bien, le vide est encore pire... Je ne veux plus connaitre ce vide, opressant, infini. Si tu venais à mourir, Sol, je me suiciderais.

*Et si c'était toi, mon amour d'Hiryuu no kishu, je traverserais les Enfers pour te retrouver, quitte à perdre la vie. Tu es tout ce que j'ai au monde et je n'accepterais pas de te perdre, c'est aussi simple.*

- Je t'aime, Sol...

*Moi aussi, Kuro, moi aussi...*

Il ferma les yeux. C'était le seul moment où il pouvait oublier où il était et dans quelle situation il se trouvait. La dragonne dorée fendait l'air de ses puissantes ailes scintillantes, assez loin du dragon noir pour qu'ils puissent discuter en paix. Mais déjà, ils atterissaient. Il regrettait le fait que l'instant précédant eut été éphémère. D'autant qu'un fort gargouillement lui rappella que tout ce qu'il avait dans l'estomac était de l'eau. Il fit donc s'arrêter l'elfe devant une boullangerie d'où il ressortit avec un assortiement de croissants, brioches et pâtisseries de blé entier diverses, une miche de pain dans la bouche., qu'il retira le temps de proposer ogligemment à l'elfe de se servir, alors qu'ils poursuivaint leur route vers le magasin de l'herboriste qui fournissait Alatariel. Quelle perte de temps...

Un peu plus tard, ils se retrouvaient devant la-dite boutique, où l'elfe entra, suivie à contre-coeur de l'hybride qui erra au hazar des rangées d'herbes de toutes sortes, tandis qu'Alatariel fouillait les étagères en quête de quelques ingrédients mystérieux. Écoeurré de la morosité des étalages, il se réfugia du côté de la caisse, qui était plus distrayante, avait la jeune vendeuse qui essayait d'attirer son attention. Il s'ennuyait. Il mit don cses mains dans ses poches, où il tomba sur le flacon de potion qu'il avait subtilisé dans la salle de bain. Tiens, tiens, ça lui donnerait une idée. Profitant du fait que l'elfe était à l'autre bout du magasin et parlait avec la patronne, Kuro prit un air charmeur qu'il s'employait à user quand il voulait manipuller une fille. Nous nous passerons des détails de la conversation, mais au bout d'un moment, il convainquit la belle enfant de lui trouver une herbe qui donnait mal à la tête, histoire de rendre la monnaie de sa pièce à Alatariel, qui avait réussit à agraver sa migraine qui n'avait pu partir qu'en cours de vol, et encore, il en gardait quelques séquelles mineures! La vendeuse lui remit donc les herbes, qu'il paya, puis fit mine de s'intéresser à un bouquin qui traitait des allergies les plus communes dues aux plantes, mais qu'il regardait à peine, le regard dans le vide, pour décourager la vendeuse, qui essayait d'attirer de nouveau son attention. Il se frayait ainsi un chemin, à moitié dans la lune, vers la sortie. Il fixait d'un oeil distrait des magasines près de la porte qui traitaient d'orticulture quand l'elfe le rejoint finalement, avec ses comissions.


- Bon, t'as finit? Ya autre chose ou on peut aller voir si je peux me passer de toi pour les 3 prochains mois?

- Encore une boutique avant, suis-moi.

Kuro soupira et la suivit à contrecoeur. Deux rues plus loin, elle s'arrêta devant... une lingerie.

- Woh! Stop, minute, je n'entre pas dans cette boutique...
L'elfe haussa les épaules et entra dans le bâtiment. Kuro s'installa sur le flanc de Solaris, quand son bracelet le tira vers la boutique, où il s'écrasa la tête sur la vitre. Aïe, très peu pour sa migraine... Il se résigna donc à entrer, arrachant un air moqueur à l'elfe, qui accentua l'expression renfrognée du jeune homme.

- Bonjour, que puis-je faire pour vous, lança la vendeuse.

- Heu, rien, rien, merci, hum. Je suis juste avec elle, fit-il en pointant alatariel du bout de l'index, une grimace au visage, avant de soupirer.

- C'est votre petite amie?

- NON! se défendit instinctivement, avant de se rappeller qu'il était fiancé à cette fille. Hum heu... bah en fait oui, en y repensant, mais ya rien de volontaire dans cette histoire. N'importe qui serait mieux qu'elle mais mes parents - et les siens - ne semblent pas de cet avis. Quelle plaie...

Puis, il eut une idée. Et s'il montrait à ses parents qu'il n'était pas du tout prêt à se marier... Il était certain de trouver des complices pour annuller des épousailles, après tout... Pour une fois, le troupeau pourrait se rendre utile... Il en parlerait à Alatariel plus tard...
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Alatariel

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MessageSujet: Re: Retour au bercail   Retour au bercail - Page 2 Icon_minitimeLun 14 Sep - 4:34

-Et c'est quoi le rapport? Tout le monde n'est pas aussi pudique que toi.

Pudique, elle ? Oui tout a fait. Et certainement quand c’était le cas avec lui. Était-il vraiment aussi idiot qu’elle le croyait ? Comment ne pouvait-il pas comprendre que simplement voir son visage (et ça c’est sans parler de son torse) lui rappelait tous les moments les plus misérables de son existence—leur réveille inopportune en tenue d’Adam étant très haut sur cette liste—et qu’elle ne désirait pas ajouter du sel à la plaie. Non vraiment, c’est comme s’il aimait se faire souffrir… Ah, mais qu’est-ce qu’elle disait là ? Il est Emo bien sur qu’il aime souffrir voyons !

-N'importe quoi, l'hermite, tu te mets le doigt dans l'œil. Tout ce que je veux c'est être tranquille. L'attention, très peu pour moi. Mais qu'est-ce que j'y peux, que je croule sous les étoffes ou que je sois plus légèrement habillé, je reste la ligne de mire de ces pots de colle. Tout le monde ne fait pas peur comme sa majesté la princesse de glace qui fait fuir tout le monde. Dit-il moqueusement. Crois moi, je préfèrerais être évité que d'avoir à échapper à ces furies quotidiennement. En parlant de relations sociales, ne fuirais-tu pas, à agir ainsi en hermite, à éviter les foules à tout prix? T'as de ces regards quand tu te retrouves dans une foule. Tu ne serais pas xénophobe? Ça expliquerait ton manque de social, non?

-Uh-hn, répondit-elle distraitement en examinant ses ongles d’un air désintéressé, ouais, ça doit être ça, dit-elle d’une voix remplie d’ennuie, venant d’un prétendu solitaire cela a tellement du bon sens, n’est-ce pas ? Bien sur qu’une telle personne saurait tout ce qu’il y à savoir sur les relations sociales. Termina-t-elle sarcastiquement sans arrêter de se diriger vers la sortie.

Ouf ! Merde, elle y était passé proche là. Elle devait faire attention autour de lui; il ne fallait surtout pas qu'elle oublie qu’il était tout aussi futé qu’elle. Son analyse n’avait pas été tout a fait exacte puisque la xénophobie était la peur des étrangers et Ala n’avait pas peur de cela, mais était plutôt atteinte d’ochlophobie qui est la crainte des grandes foules. Elle devrait faire plus attention de masquer ses émotions et expressions dans le futur. Il avait passé beaucoup trop près de la marque pour son goût.


-Mwouais c'est ça, mais je craindrais presque nos parents et leur prévoyance. Ils auraient peut-être pensé à dire à la Reine de ne nous donner que des missions à deux. J'espère me tromper et avoir seulement trop d'imagination... Heu... Hein, comment ça en ville, j'ai pas envie de te suivre, à ces mots son brassard se mit a chauffer, tout en le tirant doucement après elle, il soupira en défaite. Bon, je crois que le machin n'est pas d'accord avec moi...

Elle roula des yeux sans arrêter pour l’attendre. Vraiment, il lui faisait perdre son temps, elle l’attendait déjà depuis trois heures et le plus vite ils allaient en ville le plus ils pourraient revenir et passer le restant de leur journée relativement loin l’un de l’autre. Et s’ils étaient vraiment chanceux, la Reine aurait vraiment une mission pour l’un d’entre eux et ils serraient des jours, si pas des semaines, a ne pas se voir… Enjouée par cette idée, elle hâta le pas, déterminée à se rendre le plus vite possible chez la Reine.


* * *


Silencieusement assise dans le creux à la naissance des ailes de son Lié, Ala était plongée dans ses pensées, traçant d’un doigt distrait la force d’une écaille noire devant elle, remarquant à peine l’air frais qui fouettait ses longues mèches amarantes et caressait son visage. Elle visionnait dans sa tête la scène de la nuit où elle avait appris que ses parents avaient commis l’impardonnable; ils l’avait fiancé, sans son accord, à son pire ennemi. Elle se remémorait la conversation, dans l’espoir qu’elle serrait capable—maintenant qu’elle était plus calme et raisonnable—de trouver un échappatoire.

Plusieurs mètres derrière eux, Hikuro et Solaris planait doucement dans les courants d’air ascendants, la dragonne doré brillant de milles feux dans la lumière du jour. Poussant un soupir qui venait du fond d’elle-même, un soupir las et lourd, elle repoussa avec irritation les quelques mèches violettes qui s’étaient échappés de sa natte pour glisser dans son visage.


-Ancaladar, elle se pencha pour envelopper ses bras autour du cou ébène du dragon, je ne sais plus quoi faire. murmura-t-elle tout doucement en le serrant avec désespoir, le cœur lourd. Tournant la tête légèrement en mis vol, le dragon frotta délicatement le genou de l’elfe de ses naseaux.

* Ça ira, bien-aimée. Je suis là avec toi aussi, tu n’es pas aussi seule dans cette situation que tu ne le crois * rassura-t-il refaisant face au vent, lui envoyant une vague d’amour et réconfort de par leur intime lien télépathique.

-Oui, heureusement. Je ne sais ce que je ferais sans toi, mon cœur. Souffla-t-elle en l’étreignant de plus fort.




Une demie heure plus tard, Ala se frayait aisément (la plus part des gens lui laissant le passage en percevant son aura légèrement frigide et imposant) un passage dans les rues de la Citée Pourpre en direction de l’herboriste, Hikuro la suivait quelques pas plus loin, les bras remplit de diverses pâtisseries dont il s’empiffrait avidement la face. Comment il pouvait avoir faim avec une telle migraine elle n’en savait point. Sans lui payer la moindre attention—ce qu’elle faisait depuis qu’ils avaient quitté leur villa—Alatariel entra dans la boutique de Talinawë, une elfe des bois qui était la patronne de cette établissement et une vieille connaissance à Ala. Cette dernière venait ici depuis des années acheter ou commander les herbes ou plantes qu’elle ne pouvait trouver elle-même. Parfois, elle venait même vendre quelque uns des spécimens qu’elle avait récolté.

En entendant la clochette de la porte tinter, la patronne leva les yeux de la balance devant elle où elle mesurait le poids de quelques sachets de fine poudre de rose, son regard se posa immédiatement sur l’elfe aux yeux et cheveux violets.


-Ah, Alatariel-misu ! (Mademoiselle Alatariel), s’exclama-t-elle en se levant de son siège pour aller à la rencontre de la jeune Gen’kai.

-Talinawë-tenshu. (façon respectueuse de dire ‘commerçante’ c’est un titre) répliqua-t-elle, inclinant doucement la tête en salutation, imitant ainsi la première.

-Mes excuses de te déranger ainsi, mais j’étais venu récolleter mon colis…

-Mais non, mais non ! Tu ne dérange aucunement, viens suis-moi, je l’ai justement à l’arrière de la boutique. Dit-elle en amenant la jeune elfe vers le fond, laissant ainsi Kuro à l’entré de la boutique sous le regard enchanté de la caissière. Au fait, je viens de recevoir une nouvelle livraison aujourd’hui qui pourrait peut-être t’intéresser…

Alatariel s’occupa d’examiner les nouveaux spécimens alors que la boutiquière allait dans l’arrière boutique collecter son colis, les détaillants minutieusement avant de faire son choix : quelques fleurs d’Elanis ainsi que des épices venant de l’autre bout d’Eliosaros. Cela combiné avec ce qu’elle avait déjà commandé rempliraient bien son apothicaire. Talinawë revint alors vers elle et les deux elfes discutèrent de plantes et potions médicinales pour un bon moment avant de se diriger vers la caisse ou Ala paya pour ses achats en plus de vendre à la patronne quelques feuilles d’ambroisie sauvage qu’elle avait trouvé dans les bois à proximité de la villa. Et donc, c’est avec ses paquets soigneusement rangés dans un sac à bandoulière qu’elle quitta la boutique après avoir salué la patronne, Hikuro la talonnant (anxieux de quitter l’affection grandissante de la caissière).

- Bon, t'as finit? Y’a autre chose ou on peut aller voir si je peux me passer de toi pour les trois prochains mois? Demanda-t-il, ennuyé.

- Encore une boutique avant, suis-moi. Qu’elle répondit en partant de nouveau dans les rues parsemées des gens faisant les courses.

Ala allait nonchalamment sur son chemin, payant aucune attention aux passeurs—sauf pour vérifier rapidement qu’aucun d’entre eux ne posait de danger pour elle : c’était un réflexe quasi paranoïaque naît d’années à servir comme Gen’kai de la Reine—et encore moins au jeune homme qui la suivit la mine basse et refrognée. Quelques-uns des commerçants s’étonnèrent de voir les deux jeune Hiryuu no Kishu être si prêt de l’un et l’autre et de ne pas être en train de se chamailler ou se battre. Mais, sages, ils ne dirent rien; ne faisant que secouer la tête avec effarement une fois les adolescents passés. Certains regardaient même le firmament pour se convaincre que le ciel n’était pas en train de leur tomber sur la tête, ou encore pour s’assurer qu’il n’avait pas de cochons volants… C’était sans précédent.

Deux rues plus loin, Alatariel bifurqua vers une boutique orné d’une enseigne aux fines lettres rose vif et délicates. Une boutique féminine… une lingerie. Hikuro figea dans ses pas, détaillant l’endroit avec éffroi.


-Woh! Stop, minute, je n'entre pas dans cette boutique... s’exclama-t-il.

Alatariel lui jeta un regard négligeant par-dessus son épaule avant d’hausser les épaules et entrer dans le bâtiment. Elle poussa la porte et répondit aux salutations de la vendeuse. Alors qu’elle lui expliquait ce qu’elle recherchait exactement, elle entendit avec le plus grand amusement le bruit de quelque chose s’écrasant contre la vitrine de la porte de la boutique suivi, deux secondes plus tard, par le tintement de la clochette au-dessus de la porte. Souriant, la vendeuse lui indiqua la bonne section, avant de s’excuser, sous prétexte de devoir accueillir le nouveau arrivant. Hochant la tête, l’elfe partie dans la bonne direction, prenant le temps de regarder par-dessus son épaule le temps de lancer un regard narquois et moqueur vers Hikuro. Autour d’eux se trouvait des rangées et rangées de supports, étagères et racks, tous avec une chose en commun : de la fine lingerie de première classe, tout en soie, satin et dentelle. Ha ! Il était probablement en train de faire une syncope.


L’elfe se dirigea en ligne droite directement vers l’objet de sa quête : une séries de racks contenant des vêtements de nuit plus… sobres. La raison de la venue d’Alatariel dans cette établissement était qu’elle avait décidé dès ce matin même en se réveillant pour remarquer qu’elle portait les pyjamas de Hikuro, que cela n’allait pas se répéter et qu’elle irait le jour même se chercher de nouveaux habits de nuit (pas question de porter ce qui avait été fourni par sa mère). La Hiryuu no Kishu aimait bien venir acheter ses pyjama ici, non pas parce qu’elle aimait la lingerie (au contraire elle détestait) mais plutôt parce qu’ils tenaient aussi des pyjamas variés de très bonne qualité et haut en confort. Donc, c’est souriant méchamment (elle pouvait entendre la conversation de Hikuro et la vendeuse) qu’elle chercha les racks de jinbei (pyjama qui ressemblent beaucoup a des shorts et une chemise de nuit cache-cœur), yukata, kosode, sélectionnant ceux qu’elle aimait le plus.

Une pile de vêtements dans les bras, elle fit signe à la vendeuse qu’elle était prête à aller en cabine d’essayage. Toujours souriante, la femme la débarrassa des vêtements de soie et satin et disparu avec le tout pour aller préparer la salle. L’air désinvolte, Alatariel hésita un moment, considérant un morceau qu’elle venait de tirer des crochets. Décidant finalement de l’emporter également, elle tourna talon et alla à vers la cabine, remarquant vaguement que l’emo n’était pas loin derrière elle. ‘Il va probablement s’asseoir dans la salle d’attente’ se dit-elle. La vendeuse prit le vêtement qu’elle tenait, l’accrochement dans la cabine avant de s’éclipser, lâchant avec un regard taquin :


-Je vais vous laisser seuls pour essayer et choisir les habits à votre guise. Elle alla même jusqu’à leur décocher un clin d’œil complice, tirant les rideaux derrière elle, coupant la salle d’attente et la cabine d’essaye du restant de la boutique. L’elfe tiqua visiblement. Vraiment s’en était de trop. Au fait pourquoi l’Emo était-il venu attendre là, se demanda-t-elle en s’engouffrant dans la cabine et se dévêtissant. Elle essaya en premier un yukata de soie, légère comme une plume sans pour autant être transparent, de couleur indigo et décoré de fleurs de lilas. Attachant bien comme il faut l’obi de l’habit, elle constata qu’il n’y avait pas de miroir dans la cabine. Un autre tique commença à jouer dans ses mâchoires. Non vraiment là, c’étais trop abusif. Expirant lourdement pour se calmer et se préparer mentalement, elle ouvrit la porte et sortit de la cabine, se dirigeant vers le miroir accroché non loin de là, dans la salle d’attente, et directement dans la vue de l’emo. Merde. M’enfin, bonne chose pour elle qu’elle n’était pas là pour essayer la lingerie plus provocante que vendait aussi cette boutique. Lui payant pas plus d’attention qu’elle donnerait un insecte écrasé sur la route, elle se détailla dans la glace. Tirant le vêtement pour l’arranger autour de son corps.

Alors qu’elle retournait vers la cabine, elle sentie une présence dans son dos. Elle se retourna pour voir Hikuro non loin; il n’était plus assis dans le fauteuil, mais plutôt a quelques pas d’elle.


-Ohé ! Mais qu’est-ce que tu fais là ? éructa-t-elle en le fauchant du regard. Il leva précipitamment un doigt à ses lèvres pour lui intimer le silence, pointant le rideau qui les séparait du restant du magasin. Fronçant des sourcils, elle se leva sur la pointe des pieds pour voir au-dessus du rideau et remarqua immédiatement la présence de jeunes filles, membres du troupeau fidèle de Hikuro, alias, ses fangirls. Elle fit une moue dégoûté : ces filles là lui inspirait toujours répugnance. Elle fit face au Gen’kai, visage glaciale.

-J’m’en fou qu’elles soient là, teme. Tu entres pas dans la cabine avec moi. Sèche ! le prévint-elle suspicieusement et froidement, les bras croisés fermement sous sa poitrine et l’œil mauvais.
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Hikuro

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MessageSujet: Re: Retour au bercail   Retour au bercail - Page 2 Icon_minitimeVen 18 Sep - 0:49

Soie, satin, dentelle... Kuro avait définitivement trouvé la boutique d'herboristerie barbante, mais à côté de ça, c'était un magasin d'armes de première qualité. Comment les femmes faisaient-elle pour fréquenter des endroits comme ceux-là? Tous ces vêtements classés en dépit du bon sens... Décidément, les succursales masculines qu'il fréquentait était bien mieux, loin de tous des froufrous et autres spécifités féminines. Il gaugea une chemise de nuit rosée à motifs de fleurs en dentelle partout avec dégout. Qui achetait ça? Vraiment, c'était dégoutant. Frissonnant justement de dégout, il se résolut à ramener ses pensées à son plan. Après tout, estimait-il, ses fangirls devaient faire les boutiques, à cette heure de cette journée. Et dans quel genre de boutiques se retrouvent-elles? Bien deviné. Aussi, pour prévenir une réaction trop rapide si on venait à le voir de suite (déjà, les vendeuses le reluquaient avec insistance. Aussi se résolut-il à aller dans un endroit plus isolé quoique plus près de l'elfe qui était en train de se décider à essayer sa pille de linge. Il s'assit donc dans l'un des fauteuils qui occupaient la salle d'attente. Un jeune homme d'un vingtaine d'années vint s'asseoir à côté de lui.

- Salut l'ami, dit-il, d'un air qui se voulait complice. Venu porter les paquets de lingerie «fine»? T'as eut le gros lot, on dirait, un vrai canon, ta petite amie - elle n'a pas trouvé laid non plus, à voir l'expression des vendeuses. S'il n'y avait pas ma Belly, je crois bien que j'aurais essayé de te la piquer. (il eut un rire de plaisantin)

- Tu la veux? J'te la donne. Mes parents n'ont pas trouvé mieux que de faire un couple des deux êtres sur la terre qui se détestent le plus au monde. Et puis saches que je n'ai pas l'intention de porter le moindre des paquets de cette hermite et que je me passerais bien de tous ces regards indiscrets. Crois-moi, tu es très bien de pouvoir choisir tes fréquentations, car il n'y a que deux personnes de mon entourage qui me m'insupportent pas: Ma Liée et mon sensei. Donc profites de la normalité de ta vie, c'est très précieux, crois moi!

-H-heu... Si tu le dis... hésita l'homme, incertain de l'attitude à adopter, avant d'aller rejoindre sa propre petite amie qui était sortie de sa cabine pour se voir dans un miroir.

L'adolescent soupira, puis remarqua que l'elfe était en train de se regarder dans un miroir, histoire de remarquer si le vêtement lui saillait bien ou non, chose qui importait peu à Kuro qui s'était figé à l'instant, car il venait d'entendre un gloussement en écho caractéristique des membres de son fanclub personnel. Il se dépêcha de se réfugier dans la cabine d'Alatariel. C'était trop tôt pour mettre le plan en action. Il devait parler à l'elfe avant, car elle était bien capable de tout faire gâcher.


- Ohé! Mais qu'est-ce que tu fais là? s'étonna, avec une lame de reproche, l'elfe. Elle venait de revenir dans l'espace réduit de la cabine (mais qui laissait assez d'espace pour ne pas se sentir trop proche). Il porta un index dressé vers le ciel devant ses lèvres en signe de silence. Puis, de l'autre index, il pointa le rideau qui isolait la cabine du reste du magasin. La Hiryuu no Kishu se hissa sur la pointe des pieds pour vérifier ce qui justifiait la présence du presque humain en ces lieux, qui ne sembla pas satisfaire l'elfe.

- J'm'en fous qu'elles soient là, teme, l'insulta-elle. Tu entres pas dans la cabine avec moi. Sèche! Elle avait un air méchant qui ne fit pas ciller celui qu'elle traitait constamment d'emo.

- Et si... amorça-t-il, j'avais une idée de plan pour faire avorter ces fiançailles? Après tout, que serait le déshonneur pour toi et ta famille de te marier à un homme infidèle, non? C'est un raison suffisante, non? Toi qui as tant parlé d'honneur et de dignité pendant toute ta misérable existence. Ça ne n'implique d'une petite comédie face aux parents - et pour moi d'endurer un pot de colle - et finit les bracelets, je ramasse mon stock et bye bye l'insupportable camarade de salle/partenaire d'entrainement/coproprio et j'en passe. Qu'en dis tu?

- À la bonne heure! fit-il mine de se réjouir, car il savait qu'un troupeau... c'est un troupeau. Bon, allons attraper un mouton... Dépêche-toi de choisir tes achats pendant que je règle ça...

Il jeta un coup d'œil à l'extérieur et, voyant que nul ne regardait dans sa direction, sortit, mine de rien, traversa la moitié du magasin avant de se faire remarquer par une fille de sa classe qui s'élança vers lui en s'écriant "Hikuro-kun!", ameutant le reste de la bande, si bien qu'il fut rapidement ensevelit sous le poids de ses fans, qui pleuraient à chaudes larmes. Exaspéré, Kuro émit un son strident qui interrompit les mélodramatiques dans leur scène étouffante.

- Bon, on se calme. J'aurais un service à demander à l'une d'entre vous. (il s’éclaircit la gorge) Hum, bon. Alors j’aurais besoin de quelqu’un qui pourrait faire croire à mes parents – et à ceux de l’hermite – que je suis infidèle afin d’avoir un prétexte pour annuler leur projet. En gros, on peut résumer comme ça. Une volontaire?

Il n’eut pas le temps de respirer qu’il était de nouveau en train d’étouffer sous les filles qui se bousculaient pour être la plus proche de lui et pour être celle qui serait choisie. Il soupira et tenta d’écarter ses fangirls de sa personne. Trop c’était trop.

- STOP! Minute, laissez-moi respirer. Hum bon, devant un trop… grand engouement de votre part, je me vois forcé de trouver un critère de sélection. Alors… Ah, voilà, celle qui a la plus grosse poitrine – ça devrait assez écœurer les parents, ça. Je vous donne 5 minutes, pas une de plus.

Et il se dépêcha de se glisser entre ces furies qui commençaient déjà à se disputer pour déterminer qui avait la poitrine la plus avantageuse. Déjà, quelques filles quittaient piteusement le groupe, moins gâtées par la nature que leurs rivales. Le repos de Kuro ne fut que de courte durée car les candidates encore en lisse revenaient vers lui, l’implorant de décider car aucune ne se décidait à abandonner. Résultat, elles s’en remettaient à lui, qui essayait de contenir les adolescentes avec plus de mal que de bien. Puis, il vit un trou dans la foule qui se faisait. Il se précipita dans l’espace – le regrettant aussitôt : La raison de cet espace inespéré était l’arrivée d’Alatariel dont ses fangirls s’écartaient avec crainte, terrorisées par l’apparition de la princesse de glace. Il se figea, voyant qu’elle en attrapait une par le collet au hasard, puis s’indigna en voyant que l’elfe l’attrapait lui aussi et le tirait vers la sortie tout en lançant un regard noir aux autres moutons qui voulaient s’indigner un instant plus tôt, mais qui ne l’osaient plus vraiment maintenant, compte tenu de l’adversaire à battre.

- Hey, laisse-moi, qu’est-ce que tu fais, l’hermite?

- J’abrège, ça t’aurait prit des heures et j’avais finit, moi. J’ai autre à faire de ma peau. Et puis, elle fera l’affaire, tant que c’est une fille.

- Hey, non mais! S’indigna justement le sujet en question. Évidemment que je suis une fille, voyons, ça ne se voit p-...

Un regard noir d’Ala lui avait rappelé la hiérarchie à respecter, soit dans son cas : Hikuro-kun, Alatariel-sama, les dieux, la reine, etc. Il est à noter que les deux Hiryuu no Kishu étaient situés bien haut dans l’estime de la jeune fille (et de ses semblables, soit dit en passant). Il faut aussi remarquer la différence de suffixe qui parait étrange, car kun est assez neutre, mais légèrement familier alors que sama démontre un grand respect. C’est donc un moyen de se rapprocher de l’objet de leur adulation que d’utiliser un tel suffixe à son encontre.

- Il me semblait que les elfes étaient patients, pourtant… Et c’est pas toi qui étouffait sous ce troupeau, je te fais remarquer, alors de quoi te pleins-tu?

- La ferme, l’emo.

- En manque de répliques?

- Tu en serais trop heureux!

Terrifiée, la fangirl s’était réfugiée derrière Hikuro et lui serrait un bras, intimidée par l’elfe et rougissante de la proximité qu’elle avait avec son idole. Qu’il était beau, quelle classe, quelle expression, si seulement Alatariel-sama n’était pas là… Oh! oui, elle aurait le champ libre pour faire d’Hikuro-kun le sien, qu’il s’entiche d’elle et pas de l’une de ces mégères qui courraient aussi autour du Hiryuu no Kishu.


- Hn… Bon, allons dans un café mettre le plan sur pied…

Et sans attendre l’avis de l’une ou de l’autre, Kuro agrippa le poignet du «mouton» et la traina en direction du café voisin, sous l’œil scrutateur des deux dragons qui interrogeaient leurs liés du regard, en manque d’information. Pendant ce temps, ils étaient entrés dans le dit café et ils avaient passé commande (ce qui signifie ici qu’Ala avait prit un thé raffiné, Kuro un thé fort et l’autre, la même chose qu’Hikuro, évidemment). Sans attendre d’être servit, Hikuro débita son plan, s’adressant surtout à l’humaine, dont il était en droit de douter des talents d’actrice, par manque de curriculum vitea. Mais celle-ci semblait surtout porter attention à l’elfe, qu’elle fixait avec un air apeuré, alors que cette dernière semblait plutôt montrer de l’indifférence, ou du moins elle était de marbre.

- N’y fais pas attention, elle ne va pas te manger, tenta-il de rassurer leur « invitée ». D’ailleurs elle est végétarienne, on l’a bien dressée.

Une lueur brilla une fraction de seconde dans l’un des yeux d’Hikuro, celui le plus proche d’Alatariel, évidemment. La groupie ne parut pas rassurée pour autant. Kuro soupira et lança à sa rivale :

- Hey, l’hermite, fais un peu d’air, tu fais peur au bétail…

L’elfe toisa un instant le regard de l’adolescent avant de lui adresser une expression cynique, puis de s’éloigner avec son thé en direction d’un coin de végétation spécialement aménagé dans l’établissement pour donner l’impression d’être en forêt. Kuro l’observa un moment avant de reprendre ses explications où il les avait arrêtées, sachant pertinemment qu’Ala allait suivre avec facilité son monologue malgré la distance, en raison de son ouïe particulièrement fine.
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Alatariel

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MessageSujet: Re: Retour au bercail   Retour au bercail - Page 2 Icon_minitimeVen 25 Sep - 2:05

D’un air qui laissait entendre que RIEN au monde ne le forcerait à sortir de la cabine pour l’exposer aux attentions de son fidèle troupeau de vampires (fangirls), il coupa court les protestations véhémentes de l’elfe avec une proposition qui la figea de surprise :

- Et si... j'avais une idée de plan pour faire avorter ces fiançailles? La jeune fille se tut brusquement. Fronçant légèrement les sourcils, elle croisa de nouveau les bras sous sa poitrine et lui fit un petit signe l’encourageant à terminer sa réflexion. Elle ne savait pas ce qu’il trafiquait, mais cela semblait s’avouer d’être de bonne augure…

- Après tout, que serait le déshonneur pour toi et ta famille de te marier à un homme infidèle, non? C'est un raison suffisante, non? Elle arqua un sourcil à cela, son visage prenant une mine songeuse, un doigt tapant rythmiquement ses lèvres alors qu’elle réfléchissait, écoutant distraitement le restant de ce qu’il disait. Elle était assez brillante pour comprendre l’essentiel de son plan et la direction qu’il allait prendre sans qu’il le lui explique. Toi qui as tant parlé d'honneur et de dignité pendant toute ta misérable existence. Ça ne n'implique d'une petite comédie face aux parents - et pour moi d'endurer un pot de colle - et finit les bracelets, je ramasse mon stock et bye bye l'insupportable camarade de salle/partenaire d'entrainement/coproprio et j'en passe. Qu'en dis tu?

Oui, il n’avait pas tort… Son peuple en générale et sa Famille en particulier considéraient l’honneur comme une chose d’importante, quelque chose qui devait être respecté, maintenu et défendu à tout prix. Elle ne doutait pas qu’Hikuro et elle-même soient capable de jouer le jeu : ils en avaient trop à perdre pour se permettre d’échouer. Le seul problème, enfin si elle pouvait se permettre de lever le nez sur quelque chose qui pourrait très bien être son salut, serrait qu’elle allait devoir de un, côtoyer une de ces infâmes fangirls pour quelques jours et de deux, prétendre être épouvantée que Hikuro l’ait « trompé » avec une autre (juste l’idée lui donnait la nausée, mais tant pis, c’était pour une cause de mérite). Après quelques brefs instants de réflexion où elle envisageait tous les aspects du plan, l’elfe hocha la tête, un léger sourire cynique torsadant la commissure de ses lèvres.

-Tu croyais vraiment que je refuserais ce plan ? T’es idiot ou quoi ? Je suis partante. À 100%, précisa-t-elle fermement, une flamme rebelle brillant dans les profondeurs violettes de son regard féerique.

- À la bonne heure! fit-il mine de se réjouir. Bon, allons attraper un mouton... Dépêche-toi de choisir tes achats pendant que je règle ça... déclara-t-il en se glissant furtivement hors de la cabine. Ala roula des yeux en le regardant s’éloigner avec arrogance directement vers le troupeau de filles (si on pouvait vraiment les qualifier de la sorte sans insulter le sexe féminin en entier). Comment est-ce que ces vaches (dans le sens qu’elle font parti d’un troupeau, quoique la deuxième signification aurait put également s’appliquer) pouvaient-elles le trouver séduisant ? Elle le côtoyait contre son gré depuis sa plus tendre enfance et elle pouvait affirmer qu’il n’y avait RIEN chez lui d’attrayant. Avec un dernier regard à la scène qui se déroulait (l’Emo était présentement au centre d’un fouillis d’adolescentes en chaleur), la Gen’kai se détourna et poursuivit l’essayage des vêtements qu’elle avait emporté avec elle dans la cabine. Tâche qui se révéra beaucoup moins longue avec l’absence d’Hikuro.


Quelque temps plus tard, Alatariel quitta la salle d’essayage, les bras plein des articles de nuit qu’elle avait l’intention d’acheter. Se dirigeant vers la caisse, elle jeta un coup d’œil vers son rivale. Ce dernier était encore au centre d’une horde de filles en furies, l’air d’être au gouffre du découragement. Autant qu’elle en aurait voulu le contraire; Ala ne pouvait que sympathiser avec le garçon. Si elle aurait été à sa place, il y aurait fort longtemps que ces rapaces serraient tous assommées au sol. Ala possédait très peu de patience pour ces femelles.

L’air ennuyé (le piaillement incessants de La Horde commençait vraiment à toucher sa patience fluctuante) l’elfe balaya son regard autour de la boutique, jetant des coup d’œil à l’activité se déroulant dans les rues de l’autre côté des grandes fenêtres de la boutique.


-Dites Mademoiselle, hésita la vendeuse (celle qui l’avait accueilli dans le magasin) qui pliait et calculait le total de son achat. Toujours l’air désintéréssé, Ala ramena son regard vers la vendeuse et y attarda, attendant le reste de la question qu’elle voyait poindre sur ses lèvres. L’air mal à l’aise, elle baissa la voix, tout en se penchant plus proche de l’elfe.

-…ça ne vous dérange pas qu’elles entourent de la sorte votre compagnon ? demanda-t-elle.

-Non, pas du tout, que répondit l’elfe avec désinvolture, une fois qu’elle eut passé la surprise qu’on puisse la demander si elle était jalouse à cause des fangirls (comment aurait-elle put être jalouse de ces idoits, non vraiment ?).

-M-mais, n’est-ce pas votre petit ami là ? interrogea de nouveau la caissière avec étonnement et confusion.

Un ombre passa sur le délicat visage de l’elfe, tandis qu’un éclat de colère passait dans ses yeux.


-Il n’est pas mon petit ami… enfin pas de mon choix. À l’air confus de la femme, elle ajouta; Nous avons été forcés, contre nos grés respectifs, de nous fréquenter. Je ne pourrait m’en foutre moins qu’il se prostitue avec ces infâmes femelles.

Les yeux ronds de surprise (il y avait tant de haine dans la voix de la jeune elfe), la caissière hocha la tête en comprenant que c’était une histoire de mariage ou de relation arrangé, et fini de comptabiliser le total de l’achat et glisser les vêtements dans le havresac que lui avait tendu l’elfe.

Les bras croisés une fois de plus, Alatariel se tenait à l’écart de la foule, le havresac remplit de ses nouveaux achats pendant autour de ses épaules à côté de celui qui tenait ses herbes pour son apothicaire, tapant un rythmiquement le sol d’un pied, signe sur de son irritation grandissante. C’était le chaos total dans la boutique; les cris, insultes, gifles, claques, pleurs, jaillissaient dans un flot intarissable du cercle mouvementé de La Horde. Et cela depuis plus de vingt minutes. Hikuro était au centre et tentait toujours en vain de calmer ses admiratrice et d’un sélectionner une qui ferait l’affaire. Cela faisait déjà un certain temps qu’Alatariel avait finit ses achats et elle commençait sérieusement à s’impatienter.

Kyaaa~! Un autre cris suraiguë faillit faire fendre les tympans perçants de l’elfe pour la énième fois en cinq minutes. Grimaçant douloureusement, elle secoua de la tête pour essayer de faire revenir son ouie. C’en était ridicule; il était vraiment le temps de mettre un terme à cette situation malsaine. Les traits frigides et fermés; visiblement agacée, elle repoussa une mèche amarante baladeuse fermement derrière une fine oreille pointue avant d’avancer vers l’attroupement. Sans aucune cérémonie, elle poussa hors de son chemin les premières insouciantes qui lui barraient la route avant que les prochaines remarquent enfin l’identité de la personne s’immisçant parmi elles. La nouvelle traversa le troupeau comme une houle agitée, et tous, sans aucune exception, n’hésitèrent pas de céder le chemin à celle qui approchait. Alatariel-sama ! L’une des deux personnes les plus importantes dans le panthéon de La Horde et de loin la plus effrayante des deux. Certes, Hikuro était en soit même un puissant guerrier, mais même ce sex-symbol et idole de leur culte ne pouvait rivaliser avec la léthale aura glaciale qui se dégageait de la Princesse de Glace. Si Hikuro était leur Dieu—un être de lumière, de beauté et de tendresse caché (oui, elles aimaient tous respectivement s’imaginer qu’il saurait leur montrer ce côté caché de lui à elles seules)—le pinacle de leur adoration, l’objet de leur convoitise et vénération, alors Alatariel était son anti-thèse. L’elfe était l’opposée même de Hikuro-kun; un être malveillant qui cherchait leur démise et qui les chassaient sans pitié. L’ange noir dont le seul but était de les détruire. Donc, comme les sociétés polythéistes, La Horde vouait le plus des respects à celle qu’elles considérait comme leur divinité obscure, la nommant ainsi Alatariel-sama dans l’espoir de se voir épargner du châtiment terrible que la Hiryuu no Kishu apportait avec elle. Elle était une ennemie de taille qui ne serrait vaincu que par la virilité et puissance débordante de Hikuro-kun ! Enfin, ainsi va les légendes du CAHk (Culte Adorateur de Hikuro-kun).

C’est donc terrorisées par l’apparition soudaine et inattendue de la Princesse de Glace, l’Ange vengeresse de la culture de leur culte, qu’elles s’écartèrent, détournant les yeux de ce regard violet abyssal pour ne pas attirer son courroux en rencontrant son regard.

Les traits gelés, Alatariel, se fraya un chemin implacablement à travers la foule, leurs regards terrifiés et colériques tombant sur elle sans le moindre effet : la chaleur de leurs regards était loin d’être assez puissante pour fondre la glace de son armure. Alors qu’elle s’approchait de l’épicentre, elle vit son rivale bondir dans l’espace dégagé par sa venue. Parfait. En se plaçant ainsi dans son chemin il lui facilitait grandement la tâche. Sans prendre le temps de réellement la détailler, l’elfe empoigna par le collet la première fangirl qui lui tomba sous la main. Tirant la pauvre fille terrifié derrière elle, Ala happa Hikuro au passage, l’empoignant à la manche à son tour et le tirant après elle. Sans accorder la moindre attention aux protestations de ses deux « prisonniers », l’Enfant des Dragons poursuivit sa route vers la porte de la boutique. Sentant un mouvement commun d’indignation dans son dos, elle regarda par-dessus son épaule, décochant un venimeux regard noir qui figea immédiatement le troupeau dans ses pas, comme le regard du mythique basilique transforme en pierre tout ce qu’il encontre.


- Hey, laisse-moi, qu’est-ce que tu fais, l’hermite? éructa le jeune homme en se dégageant brutalement de sa poigne une fois qu’ils eurent passé le cadre de la porte. La jeune Gen’kai le laissa aller sans protester, lui glissant un regard ennuyé en disant :

- J’abrège, ça t’aurait prit des heures et j’avais finit, moi. J’ai autre à faire de ma peau. Et puis, elle fera l’affaire, tant que c’est une fille. Le ton de voix de l’elfe exprimait clairement ce qu’elle pensait réellement de ses filles qui se jetait aux pieds de son pire ennemi.

- Hey, non mais! S’indigna l’adolescente qui n’était pas aussi idiote que le croyait l’elfe. Évidemment que je suis une fille, voyons, ça ne se voit p-...

Vivement irritée, Alatariel pivota la tête jusqu'à rencontrer le regard de la fille, ses yeux améthystes ténébreux et glaciales, sans aucune pitié, un regard noir sans fond. Un claire et bref rappel à l’ordre : la fangirl venait d’enfreindre la loi de la hiérarchie; ce n’était pas sa place de parler ou de contredire Alatariel-sama. Instantanément assujetti à l’autorité exponentiellement plus grande de la Gen’kai, les protestations véhémentes de la fille moururent sur ses lèvres alors qu’elle détournait de le regard en signe de soumission et se fondait dans le décor au meilleur de ses capacités, tâchant d’échapper à l’attention directe de celle qui hantait ses cauchemars. Alatariel avait cet effet sur plusieurs des membres du CAHk, se plaisant à les terroriser lorsqu’elles tombaient sur les derniers nerfs de sa patience, ou simplement lorsqu’elles devenait trop téméraires.

- Il me semblait que les elfes étaient patients, pourtant… Et c’est pas toi qui étouffait sous ce troupeau, je te fais remarquer, alors de quoi te pleins-tu? Son attention une fois de plus déviée par Hikuro, Alatariel relâcha sa pauvre victime de son regard pour le tourner vers celui qu’elle venait de « sauver » de La Horde.

- La ferme, l’emo. l’insulte fusa d’emblée, presque sans émotion tant elle était habitué à leur joutes orales.

- En manque de répliques? Provoqua-t-il, condescendant.

- Tu en serais trop heureux! Qu’elle répliqua, piquée au vif malgré elle même. Serrant la mâchoire fermement, Alatariel ferma les yeux et se força à prendre une inspiration pour se calmer les nerfs : il avait vraiment le don de l’aggraver.

Sentant l’ire grimpant la Hiryuu no Kishu, la fangirl alla rapidement se terrer derrière Hikuro alors que la tension escaladait dans l’air, au point de friction. L’aura noire de l’elfe était réellement terrifiante à voir alors que la puissance qui se dégageait de son idole aussi près d’elle la rendait frivole. Quel combat epic que ces deux la se livrait ! Elle n’en revenait pas d’avoir le privilège de les voir s’affronter de si près; les autres serraient tellement jalouses d’elle !

Après quelques moments lourd de tension, l’air s’éclaircissa subitement, les deux partis ayant réussit à regagner la maîtrise de leurs tempéraments pour retrouver le calme.


- Hn… Bon, allons dans un café mettre le plan sur pied…

L’elfe acquiesca d’un sec hochement de la tête, suivant silencieusement alors qu’Hikuro agrippait le poignet de son adoratrice, les menant en direction d’un petit café avoisinant. Perchés confortablement sur les toits de deux bâtiments voisins, les dragons suivirent avec perplexité le trajet de leurs liés, échangeant des regards, confus par le comportement étrange de ceux qui partageaient leurs vies. Cependant, ils n’hélèrent pas les Hiryuu no Kishu, croyant correctement que si les deux adolescents parvenaient à se côtoyer sans éclater en bagarre qu’ils avaient une tâche vitale à accomplir. Au lieu, ils allèrent se brancher sur les pensées de leurs liés pour mieux comprendre ce qui se passait.

Les trois adolescents entrèrent dans le chic petit café, prirent place à une table discrète et commandèrent, Hikuro faisant face à la fangirl à table alors qu’Alatariel était légèrement effacé sur le côté, à la droite de Hikuro, elle aussi de face à la fangirl sans nom. Pressé d’en finir, Hikuro se lança dans l’explication de leur plan sans attendre de reçevoir leurs consommations. L’elfe, elle restait bien silencieuse, ses paquets à ses pieds et les bras croisés indolemment sous sa poitrine, son regard rivé sur celle qu’elle venait de recruter. Elle la scrutait sans subtilité, essayant de déterminer si elle serait à la hauteur de ses expectations. Alors que l’emo terminait d’expliquer à sa fanatique la situation dans laquelle les deux Gen’kai se retrouvaient, le serveur arriva à leur table, plaçant discrètement leurs boissons devant eux; soit un fort thé noir devant Hikuro et la blondasse (avec une cruche de lait, de crème et du sucre pour leurs breuvages) et une tasse d’un thé vert aux effluves de gingembre et citron devant Alatariel. Avec un petit sourire en coin appréciateur, Ala remercia tranquillement le serveur qui s’éloigna avec une expression légèrement rêveuse. L’elfe prit gracieusement la tasse entre ses mains, la portant à ses lèvres pour qu’elle puisse humer le doux parfum du thé et pour en prendre une petite gorgée, sans sembler remarquer (ou plutôt sans accorder la moindre attention) que la fangirl la dévisageait avec un mélange de jalousie (comme Alatariel-sama était belle et grascieuse !) et de crainte (son regard lui fichait la trouille).


- N’y fais pas attention, elle ne va pas te manger, que dit le jeune homme, en tentant de la mettre le plus à l’aise possible (il fallait qu’elle soit dans le bon état d’esprit pour collaborer dans leur plan). D’ailleurs elle est végétarienne, on l’a bien dressée.

Alatariel arqua un fin sourcil amarante au-dessus de l’ourlet de sa tasse, glissant un regard noir à celui qui venait de toute évidence de se narguer d’elle. Décidant de prendre la plus noble route, elle ignora sa pointe d’un de ses air altiers dont elle seule tenait le secret, finissant de boire sa gorgée. Voyant que la groupie de semblait pas plus rassurée, Kuro soupira et lança à sa rivale :

- Hey, l’hermite, fais un peu d’air, tu fais peur au bétail…

Alatariel le toisa un instant avec neutralité avant de lui décocher un regard cynique. Un subtile sourire carnassier se dessina sur les lèvres sculptées de la jeune elfe, alors qu’elle regardait fixement la fangirl d’un air positivement maléfique; un qui en disait long sur ce qu’elle aimerait lui faire subir. Leur « invitée » se pétrifia littéralement de peur, les yeux tout écarquillés, tandis que l’elfe se levait gracilement, son regard toujours planté dans celui de la groupie. Finalement détournant le regard, la Hiryuu no Kishu épaula ses havresacs d’achats, prit sa tasse de thé et s’éloigna de la table pour aller se relocaliser dans un coin de végétation spécialement aménagé dans l’établissement pour donner l’impression d’être en forêt. C’était un coin tranquille, à l’écart des autres et situé près d’une fenêtre, absolument idéale pour l’elfe, qui de plus, elle pouvait facilement suivre la conversation d’où elle était. Sirotant calmement son thé, l’elfe regardait par la fenêtre mine de rien, sans manquer un seul mot de la discussion entre son ennemi et la groupie. Elle remarqua soudainement un éclat peu subtile de couleur dans le coin d’une ruelle non loin de là. ‘Par dieu !’ s’exclama la jeune Hiryuu no Kishu mentalement, un sourire méchant torsadant sa bouche en son fort intérieur alors qu’un éclat d’amusement sardonique s’allumait dans ses iris violets. Et dire que le troupeau assez téméraire pour les suivrent ! Elle pouvait clairement les voir qui essayaient en vain d’épier subtilement Hikuro et sa convive. Ha, alors ça s’en était une bonne. Se ravissant intérieurement de ce nouveau développement, Ala déposa sa tasse sur le coin de la fenêtre et ouvrit le vitres tout grand pour laisser entrer l’air frais. De gestes délibérés (elle savait que le troupeau l’avait remarqué), elle tira son banc plus près de la fenêtre et, avec la plus grande des nonchalances, tira l’un de ses wakizashi de ses fourreaux et une pierre à aiguiser de ses poches. Les jambes étendues, croisées aux chevilles, et accoté sur le rebord de la fenêtre, Alatariel se mit traîner la pierre le long de la ligne affilé de sa lame, semblant prendre très grand soin à affûter sa lame le plus possible. Son visage de marbre, Ala dut cependant se retenir de sourire lorsqu’elle entendue les filles couiner de terreur et disparaître dans l’allée comme si le diable lui-même était à leurs trousses.

Une demie-heure plus tard, Alatariel était toujours dans la même position, à s’affairer à la même tâche (quoique maintenant elle était passé à son deuxième wakizashi), déposant la pierre de temps à autre pour prendre une gorgée de thé. Son amusement momentané face à la terreur de la Horde s’ayant estompée, elle commençait à s’irriter. Elle aurait bien voulu faire autre chose de sa journée, mais elle pouvait entendre qu’Hikuro en avait encore pour un bon moment avec la fangirl. Elle soupira doucement d’un acceptation las : elle n’avait pas vraiment le choix, en glissant son sabre nouvellement affûté dans son fourreaux. Alors qu’elle portait la main à sa dague pour continuer sa maintenance d’armes, un faucon noir vînt se poser sur la corniche de la fenêtre, à ses pieds. L’oiseau la toisa pour un long moment avec ses yeux brillants d’intelligence avant donner ce qui ne pouvait qu’être qu’un hochement de la tête, poussant la botte de la Gen’kai de son bec : il l’avait reconnue. Elle aussi d’ailleurs avait reconnu le rapace. Il ne pouvait qu’être que l’un des messagers magiques de la reine. Cette dernière aimait bien transmettre ses massives grâces à ces fidèles prédateurs lorsqu’elle ne savait où trouver ses Gen’kai, ses commando élites. En effet, le rapace noir portait une lettre arborant le sceau royale attaché à l’une de ses pattes. Se redressant, Alatariel alla doucement détacher la missive alors que l’oiseau prenait son envol, sa tâche accomplie. Se calant dans son siège, l’elfe déroula la note et y lu les quelques lignes qui y figurait. La satisfaction peignit son visage. Excellent. Roulant délicatement la missive, elle se leva en la glissa dans sa poche. Calant le peu de thé qui lui restait, l’elfe laissa tomber de la monnaie sur la table pour payer son breuvage et lança un appel à son Lié.


* On y vas, Ancaladar.*

Alors que le dragon prenait les airs pour atterrir dans la plaza devant le café, l’elfe se dirigea vers la sortie de la bâtisse. Sentant le regard de ses deux ex-convives de table, elle hésita sur le cadre de la porte, jetant un regard presque hésitant vers le Hiryuu no Kishu. Finalement, avec une grimace énervée, elle quitta le café, tendant cependant un fil de sa conscience vers le jeune garçon. Juste assez gros pour qu’elle puisse lui transmettre télépathiquement quelques mots. Elle fut écœurée à quel point la connexion s’établissa avec facilité; probablement à cause de ces maudit brassards qui les liaient.

* Je suis partie en mission pour la Reine. Je laisse la situation dans tes mains.* une fois son message transmis, elle coupa immédiatement et sèchement le lien télépathique.

Une fois à l’extérieur, elle ignora studieusement le regard éberlué que lui lançait son Lié qui en revenait tout simplement pas qu’elle venait d’ouvrir un lien télépathique avec Hikuro (étant lié avec elle, il avait entendu ce qu’elle lui avait dit (tout comme Solaris, branchée aux pensées de son Lié)). Ce n’était pas une action intime, mais quand elle même ! Et croire qu’elle avait prit la peine de l’avertir de ses intentions comme une adulte au lieu de laisser Ancaladar le faire à travers de Solaris. Y avait-il du progrès dans l’air ?!


-Suffis, Ancaladar. Marmonna-t-elle, toujours sans rencontrer son regard curieux, alors qu’elle cintrait les havresacs à sa selle, tout en tirant la besace qui y était déjà. Tirant les labels, découvrit l’armure de Gen’kai d’extra qu’elle laissait toujours accroché à la selle d’Ancaladar pour des situations comme celle-ci. En un temps record, né de son habitude, elle enfila la cuirasse par-dessus son kimono, ceint les brassards et jambières de cuires (par-dessus ses hautes bottes) et se drapa dans la cape écarlate qui la nommait clairement comme l’une des formidables Gen’kai. Son uniforme (enfin partielle, puisqu’elle ne portait pas les bons sous-habits, mais qu’importe) enfilé, l’elfe mit pied à l’étrier, se hissa en selle et d’un bond puissant de son Dragon fut dans les airs, disparaissant rapidement de la vue de tous. Quand la Reine donnait un ordre, on pressait à y obéir.
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Hikuro

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MessageSujet: Re: Retour au bercail   Retour au bercail - Page 2 Icon_minitimeLun 12 Oct - 1:27

Plus le Hiryuu no Kishu parlait, moins il avait l’impression que l’adolescente l’écoutait et plus il avait l’impression d’être dévisagé (ce qui n’était pas sans lien avec les regards de toutes les clientes féminines de l’établissement (sauf une, vous vous en doutez!)). Le pire, c’était que c’était franchement gênant. Non pas qu’il ne sache pas faire avec, ayant toujours attiré l’attention, soit par son intelligence prodigieuse qui faisait de lui depuis toujours un premier – ex aequo – de classe, soit par son statut de Hiryuu no Kishuu, ou, la plupart du temps, par un charisme extraordinaire dont il se serait bien passé. Solitaire de nature, il avait toujours détesté toute cette attention qui le prenait au dépourvus. Hors, où qu’il aille, les regards le suivaient. Les filles, toujours, mais les garçons aussi, qui enviaient son charisme et son « succès » auprès des filles, ou alors qui lui en voulaient de détourner le regard de leur petite amie d’eux. C’est dans ces moments-là qu’il se rappelait que l’ermite occupait parfaitement le rôle de repousse-fangirls et qu’il n’était pas plus tranquille que quand il était avec elle. Hélas. Mais il faut remarquer que trouver une seule et – utilement – unique utilité à cette fille à qui la vie le collait mieux qu’un pot de colle était déjà un miracle en soi. Seulement, la dite fille en question venait de s’éloigner à l’autre bout de la maison de thé, laissant l’opportunité à ces vautours de le dévisager à leur guise. Ça donnait froid dans le dos. Il soupira, puis rappela son « sujet d’expérimentation en vue d’une tentative de saccage de son propre mariage» à l’ordre en la faisant revenir à leur sujet de conversation (monologue, on l’a déjà dit…) en s’assurant qu’elle n’oublie rien de ce qu’il lui disait (c’est que l’ermite n’avait vraiment pas choisit la plus attentive à ses propos, mais certainement la plus attentive à ses faits et gestes. C’était exaspérant à la fin. Pour changer un instant ses pensées, il jeta un coup d’œil à la créature sylvestre qui s’était installée près d’une fenêtre d’où elle affilait les lames de ses wakisaki avec une minutie qu’on lui connaissait très bien. Il eut un « hhn » à peine étouffé en remarquant l’activité de la deuxième Hiryuu no Kishu. Il détourna ensuite son regard de l’elfe et reprit ses explications sans remarquer qu’Alatariel avait mit en respect le reste du troupeau de la jeune fille qu’ils avaient « kidnappé ».

Plus tard, alors qu'il était sur le point d'achever d'expliquer le plan à leur complice, il sentit du coin de l'oeil un mouvement du côté de l'ermite. Il hésita un instant, puis s'appliqua à continuer ses explications tout en suivant les faits et gestes de l'elfe. Elle rangeait ses armes et se relevait, laissant de quoi payer son breuvage sur la table. Elle se dirigea vers la sortie et comme elle passait la porte, Hikuro sentit une conscience s'approcher – une conscience qu'il avait le déplaisir de reconnaître. Il eut premièrement un mouvement (mental, il va s'en dire) de protection, trop habitué à se défendre de sa rivale, puis lui laissa juste assez de place pour s'exprimer dans son esprit.


* Je suis partie en mission pour la Reine. Je laisse la situation dans tes mains.*

Enfin une bonne nouvelle, il pouvait se passer du pot de colle (même si la proximité était plus qu'involontaire, elle demeurait toutefois, il faut l'avouer!) pendant quelques heures et c'était la meilleure des nouvelles depuis... depuis ce fameux diner à l'issue duquel leur cauchemar commun avait commencé... par une scène plus que gênante, surtout pour lui. Chassant les vestiges de ce trop vivant souvenir, il se hâta à terminer d'expliquer à leur complice les derniers détails. Il avala ensuite une dernière gorgée de thé, sortir et déposa sur la table de quoi payer sa propre boisson ainsi que celle de la fangirl. Il allait quitter les lieux à son tour quand il réalisa qu'il lui manquait une information.

- J'oubliais! Quel est son nom?

- A-Ariel!

- Je te recontacterai, Ariel. Bonne journée.

La sus-dite Ariel bredouilla une réponse que Kuro ne prit pas la peine d'interpréter. C'était sans importance et il se doutait bien du contenu de sa réponse. Il soupira: il aurait mieux fait de s'engager une actrice (ou un acteur qui serait capable de jouer une femme – tout de même, il me voulait pas se faire passer pour homo) plutôt que d'utiliser l'une de ses groupies qui me devait penser qu'à trouver le moyen de le séduire.

En sortant de l'établissement, notre – trop - charismatique jeune homme leva les yeux vers le ciel, pour voir quelle heure il était à présent. Il était environ midi et il avait rendez-vous une heure et demi plus tard avec Kaleb pour un entrainement – de ceux qui étaient bénis – en solo, soit sans l'ermite qui dans tous les cas n'aurait pas pu venir en raison de sa mission pour la reine qu'il aurait bien aimé pouvoir voir pour savoir s'il y avait moyen de contrer les agissements de ses parents avec ceux d'Alatariel. Après tout, qu'il y avait moyen de briser ces projets d'union – il eut envie de vomir en formulant cette pensée dans son esprit – c'était bien la reine qui pouvait en détenir la clef, sinon qui? Mieux valait ne pas y songer.

L'esprit de la dragonne touchait avec tendresse le sien, faisant vibrer leur lien, ce qui ramena Kuro à la réalité. Il remercia la dragonne et ils s'envolèrent ensemble vers un lieu des plus singuliers qu'ils fréquentaient souvent Cet endroit était au sommet d'une tour très élevée parmi les bâtiments les plus majestueux de la Citée Pourpre. Ses habituées prenaient, malgré la hauteur vertigineuse, la peine, avec délectation, de monter les innombrables marches qui menaient à la plus haut pièce. Ils atterrirent au sommet de cette fabuleuse tour. Solaris passa la tête par la fenêtre en contre-bas, d'où elle pourrait suivre les mouvements de son lié et apprécier l'endroit.

Kuro descendit, de son côté, les marches qui menaient à la pièce – immense – où il lui tardait d'arriver. Enfin, il poussa la porte, ce qui fit sonner les clochettes y étant accrochées. L'air était presque saturé d'effluves diverses de différents parfums d'encens qui donnaient au magasin – car c'en était un – une atmosphère unique. L'éclairage variait beaucoup. À un endroit on pouvait à peine voir le bout de ses pieds alors qu'à d'autres on se croirait à l'extérieur, en plein soleil. Les murs étaient recouverts de tableaux en tous genres, certains tristes, d'autre joyeux. On pouvait voir des paysages de tous les mondes: les volcans de Zahilo, les îles de Barguirent, la bibliothèque d'Aether et même des représentations des Enfers du monde parallèle. On pouvait trouver des créations en tous genres et d'innombrables artistes. C'était un lieu de paix où Kuro se sentait chez lui, devant ces presque portails qui menaient son imagination par delà les mondes connus. Il pouvait revoir tant de paysages qu'il avait connu jusqu'à aujourd'hui – et d'autres qu'il n'avait jamais pu observer de ses yeux et qu'il me verrait sans doute jamais, comme une certaine citée qui aurait sombré dans les flots de l'aquatique monde de Barguirent.

Un vieil homme au dos vouté habillé d'une robe semblable à celles des magiciens s'approcha d'Hikuro avec un air heureux.


- Ah! Hikuro, ça fait un moment, mon grand. Tient, regarde, j'ai accroché la dernière peinture que tu m'as envoyée. Elle est particulièrement magnifique. J'envie ton talent, mon grand. Y a-t-il seulement une chose dont tu es dépourvut, haha!

Je n'ai pas la moindre once de chance et j'échangerai bien mes talents pour en avoir... se dit le jeune prodige en suivant le propriétaire de l'endroit qui le conduisit vers un mur du magasin où on pouvait voir les nouveaux tableaux. Celui d'Hikuro était accroché au mur dans un magnifique cadre d'argent finement ouvragé selon les directives qu'Hikuro avait indiquées à l'artiste qui avait créé cet objet. Mais au centre de ce cadre se trouvait une peinture. Une peinture signée du pseudonyme énigmatique de «Noir d'Or» qui reprenait le « Kuro (noir) de son prénom ainsi que la couleur des écailles de la dragonne qui regardait avec fierté la tableau de son lié. Tableau qui représentait une silhouette sombre qui regardait par une fenêtre du palais de la reine (ce que toute personne qui avait pu y entrer pouvait deviner) la Citée Pourpre illuminée au crépuscule. Les tons de bleu, de rose et de violet qui composaient essentiellement la composition de l'oeuvre se mélangeaient avec grâce et précision. On voyait avec force de détails les différents bâtiments visibles sous une telle lumière dont il avait pu trouver la teinte exacte. Les étoiles brillaient comme un poème infini à la grâce du monde des vivants, de la lune et du soleil, de l'infinité de vies qui grouillaient sous la coupole du ciel. La lune semblaient prête à embrasser la la terre et notre esprit se perdait dans sa douce lumière qui s'estompait doucement quand l'ombre reprenaient timidement le dessus. Pour un peu on se serait véritablement crut à cette fenêtre à observer la ville qui avait vu naitre le hiryuu no kishu.

- La reine m'a demandé si elle pouvait emprunter cette toile pour le bal de la fin de semaine prochaine. Comme tu en es le créateur, j'ai dit que j'allais te demander avant.

- Sait-elle que c'est moi, «Noir d'Or»?

- Elle l'aura sans doute deviné. Ou peut-être pas. Qui sait?

- Qu'importe. Si la reine juge mon tableau digne d'être vu au bal, soit, tant que mon nom n'est pas cité. Pour ce que j'en sais, même mes parents ignorent que je peint. Mais vas savoir, avec toute l'indiscrétion dont ils font preuve dernièrement, ajouta-t-il avec une pensée pour les derniers événements.

- Merci, Hikuro. Et ne t'inquiète pas, ton nom sera tu.

- Hn...

L'adolescent demanda au vieil homme les couleurs de peinture de marque Eternal Dreams qui lui manquaient, 5 boîtes de cet encens de la même marque qu'il aimait tant et quelques toiles vierges qu'il paya. Il remercia son vieil ami et remonta rejoindre Solaris.

- C'est un grand honneur que la reine te fait là.

[color-red]- Je sais, mais j'espère ne jamais être associé à mes oeuvres.[/color]

- Je trouve pourtant que c'est triste. Une partie de toi ne t'appartiendra jamais officiellement si tu agis ainsi.

- Tu sais bien pourquoi je fais ça. Si je revendiquais ma mes oeuvres, ce ne serait plus pour mon talent qu'elles seraient appréciées, mais pour mon nom. Et c'est tout le contraire de ce que je souhaites.

- Je comprend, mon amour, mais ça demeure tout de même triste...

- Peut-être. Mais c'est ainsi.

Il soupira, puis rangea ses achats dans les sacoches accrochées à la scelle de la dragonne, sortant en même temps trois sandwichs et une gourde d'eau et se mit en scelle. Son ventre gargouillait et un thé n'était pas ce qu'il fallait pour le faire taire. Il enfourna donc son repas pendant que la dragonne décollait, ce qui, combiné, aurait fait régurgiter un estomac moins bien entrainé que celui de Kuro. Il était bientôt l'heure de son entrainement avec Kaleb. Portés par les courants d'air, ils y volaient doucement, dans un silence entendu et bienvenue.

L'heure avançait doucement. Les liés méditèrent entre les nuages en attendant le moment de redescendre. Quand le moment vint, Solaris se posa dans la clairière où leur maitre et eux-même se retrouvaient toujours selon l'horaire défini plusieurs années ultérieurement, quand ils avaient commencé à étudier sous la tutelle de cet homme aux talents extraordinaires qui avait su les rendre incroyablement compétents. Si la renommée de jeune homme (et de l'elfe, il faut l'avouer également, même si Kuro ne le ferait pas) en tant que Hiryuu no Kishu était si grande c'était en grande partie grâce à l'entrainement prodigué par Kaleb.

L'adolescent descendit de la scelle de Solaris, agrippant au passage ses sabres jumeaux favoris, ses armes de prédilection, même s'il excellait avec quantité d'autres armes. Seulement, il affectionnait les avantages en attaque et défense que lui offraient les lames jumelles et il comblait aisément le manque de puissance que l'on a à utiliser une arme à un seul bras qu'à deux grâce à sa vitesse, compétence principale du jeune homme, ce qui amenait sans dire à parler d'une certaine endurance, que ce soit pour garder le rythme, endurer le poids de ses armes dans chaque main et contrer les coups à la force de ses poignets.


- Bonjour, Kaleb-sensei, salua Hikuro à l'intention de son maitre qui l'attendait en sirotant un thé vert, assit sur un rocher qui, à force de servir de perchoir à Kaleb, avait légèrement prit la force des fesses de l'homme qui s'asseyait toujours au même endroit.

Ah, Hikuro, te voilà. Pile à l'heure, évidemment.

- Je n'aurais pas manqué l'un de nos rendez-vous pour tout l'or du monde. Surtout depuis...

Il se tu. Il n'y avait rien à ajouter. Son maitre avait évidemment comprit de quoi il voulait parler.

- J'en conclue que la situation ne s'est pas améliorée, donc?

- Hn...

- Je vois... Dans ce cas, commençons.

[…]


La leçon avec le Kaleb s'achevait à peine que Kuro sentit son bras le démanger, puis de petites secousses dans la direction de «sa maison». Le jeune homme devint livide, en souvenir de la mauvaise expérience de la veille... qui se répéta, au grand dam de Kuro qui craignait pour sa chemise blanche et devait suivre le rythme effréné de l'artéfact qui le tirait littéralement et inexorablement vers le domaine perdu dans les bois environnants. Enfin, le bracelet cessa de le tirer devant les marches menant à la galerie (et la porte) de son présent logis. Mais en raison de la poussée que lui avait donnée 'objet, il avançait encore et dut improviser une sorte de roue dans les marches avant de pouvoir s'immobiliser, le nez collé à la porte.

Hn... soupira-t-il, une expression totalement découragée au visage. Saleté de bracelet...

- Mon amour, fit Solaris, qui venait d'atterrir derrière lui, devant la maison. Je crois que tu as... De la visite.

- Hn? Qui?

Regarde, là, sur la véranda.

Le Hiryuu no Kishu leva la tête dans la direction indiquée par la dragonne et vit, attablées à une petite table et aux chaises de marbre blanc professionnellement ouvragé avec une précision digne des plus grands artistes. Elles sirotaient tranquillement un thé au gingembre blanc, prenant à peine conscience que le jeune hybride était arrivé. Kuro se figea, hésitant sur la conduite à prendre. Il ne pensait qu'à une chose: foncer vers sa mère et la tuer d'un coup d'épée avant de s'attaquer à son père. Seulement, agir de la sorte ruinerait son plan et il pressentait que sa vie serait d'autant plus cauchemardesque. Il se donna donc un faux air naturel et s'avança vers les deux dames, ses épées toujours dans une main.

- Hum... Que je veut le... plaisir de votre présence en ces lieux reculés, mère, Atalante-san?

- Ah, Hikuro-chou, s'exclama Hélène, se levant de sa chaise et enlaçant son fils qui se figea, toujours aussi mal à l'aise face à ce type de manifestations d'amour de la part de sa mère. C'était franchement gênant mais pas aussi que ce ridicule petit nom qu'elle employait avec lui.

- Bonjour, Hikuro, tu vas bien? le salua moins expressivement Atalante.

- Si on exclue principalement ce bracelet, je vais bien. Et vous?

- Très bien, je te remercie.

- Hikuro-chou,orange] reprit Hélène en reprenant contenance, pourrais-tu nous faire du thé, nous venons de terminer celui que nous avons prit en t'attendant.

Très bien, se força-t-il à dire aimablement. Veuillez patienter un moment, je vous prie.

Hikuro retourna près de la porte et entra dans l'immense demeure. Il referma la porte et poussa un soupir. Ses talents d'acteur allaient être mis à rude épreuve. Il espérait Alatariel et cette Ariel bonnes actrices. Surtout Alatariel, pour qui, il le savait comme pour lui, toute cette mascarade allait être des plus difficiles à endurer. Déprimé, il prit le chemin de la cuisine dont la porte s'ouvrit sans difficulté.

- Hn... Du thé, du thé... J'ai jamais fait ça, moi, du thé...

Kuro se mit à fouiller les armoires et commençait à se demander s'il y avait de quoi en faire, au moins, quand il tomba finalement sur des sachets d'herbes qui ne pouvaient être que pour le thé. Il mit l'eau à bouillir et attendit qu'elle soit assez chaude. Une fois le tout prêt, il mit la théière sur un plateau avec des tasses, des soucoupes et des biscuits secs qu'il avait trouvé dans une armoire. Il retourna ensuite sur la véranda, recomposant son expression factice. Il versa le thé dans les tasses qu'il déposa devant chacune des femmes et devant lui-même. Il souffla sur la tasse pour refroidir un peu le breuvage et y trempa ses lèvres, laissant couler un peu du précieux liquide dans sa gorge, se rendant compte que le mélange des herbes d'Ala était tout simplement parfait. Les expressions imprimées sur le visage de chacune des deux mères confirmèrent son impression. Ce n'était pas juste qu'il aurait eut le goût dérangé, ce mélange était bien meilleur que tout thé qu'il aurait gouté par le passé. Il n'osait l'avouer, puisque c'était après tout quelque chose de fait par Alatariel.


- Hikuro-chou, est-ce toi qui a...

- Non, non, j'ai trouvé des sachets d'herbes d'Alatariel.

- Ma Alatariel? J'ignorais qu'elle faisait davantage que de l'herboristerie médicale.

- Hikuro-chou, tu as bien dormit cette nuit?

- Celui-ci eut une pensée pour son insomnie en raison de la présence trop proche de l'elfe, puis du vide de son sommeil artificiel et enfin son réveil douloureux.

- Comme une buche!

- Vous avez essayé le bain?

Kuro se rappela ses pensées en entrant dans la salle de bain. Il figea, puis répondit:

- Heu... Non.

- Pourquoi cela?

Aïe, Kuro voulait à tout prix éviter cette question. Comment l'éviter? Il se disait que son silence allait paraître déplacé quand il vit dans le ciel une tache de noirceur qui approchait.

- Ah, voilà Alatariel!

Sauvé par le gong... ou l'ermite dans ce cas précis...

Ouff, se dit Kuro.
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Alatariel

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MessageSujet: Re: Retour au bercail   Retour au bercail - Page 2 Icon_minitimeDim 8 Nov - 3:41

Le soleil de midi était a son zénith, un disque de flamme dont l’intense lumière peinait les yeux sensibles de la jeune elfe assise dans la salle nichée au creux du cou d’un puissant dragon noir. Ce dernier planait tranquillement sur les courant d’air ascendant, laissant derrière lui l’étendue de la Capitale d’Éliosaros; la Citée Pourpre. Sur son dos sa cavalière plissait des yeux, clignant répétitivement pour chasser les larmes qui lui montaient aux yeux, causé pour l’effet combiné du soleil tapant et du vent fouettant son visage aux traits ciselés et doux, aristocratiques. Portant une main en visière à son front pour balayer de coter ses longues mèches amarantes et pour couper l’effet du soleil, l’elfe se tourna en selle, fureta dans l’un des sacs accrochés derrière sa selle et tira un long châle de soie qu’elle noua autour de son cou comme un foulard, montant le pan de l’étoffe jusqu’à ce qu’il recouvre une bonne partie de son visage, tirant également plus bas le capuchon de sa cape noire. Le soulagement pour ses yeux fut immédiat. Maintenant beaucoup plus à l’aise, la jeune Hiryuu no Kishu put enfin profiter de l’allégresse que lui prodiguait la sensation de voler haut dans un ciel pure et vaste. C’était complètement enivrant. Même après plus de deux ans de ce mode de transportation, l’elfe retirait de chaque vol le même bonheur que son tout premier. Les muscles tendus dans son et ses épaules se dénouèrent tranquillement un après l’autre, la laissant languide et calme, comme un chat qui s’étire d’une bonne et longue sieste. Sentant son contentement, le dragon d’ébène envoya une amicale boutade à sa passagère, la taquinant doucement. Le sourire aux lèvres, elle lui retourna la pareille, de quoi après les deux retombèrent dans un silence confortable.

*Alors quel est notre mission ?* demanda le dragon, brisant le silence, en tanguant une aile pour éviter une poche d’air.

-Hm ? que dit distraitement l’elfe, reportant son attention au moment présent. Oh, pas grand chose. Répondit-elle négligemment. Simplement un des petits seigneurs qui a commencé à prendre plus que ce qui lui était dû, elle haussa des épaules d’un geste leste, ennuyé. Un cas d’abus de pouvoir, c’est tout. Sa Majesté me demande de lui ordonner de changer son comportement ou, cas échéant, de le forcer à obéir. Comme je disais, pas grand chose. Malheureusement, nous serrons de retour au manoir pour le souper. Elle ne tenta pas de cacher sa déception. Tout deux savaient pertinemment qu’elle aurait de loin préférée passer la nuit loin de chez elle.

*Très bien,* répondit calmement le dragon, envoyant une vague d’apaisement à sa Liée pour la réconforter. *Tiens, j’ai entendue quelque chose qui te remontera le morale. Savais-tu que Gold Moon allait sortir un nouveau recueil bientôt ?*

-Ah oui ? demanda-t-elle, heureusement surprise. Non je ne l’avais pas entendue dire. Est-ce que tu sais quand il sort ? Gold Moon était un écrivain, un poète à vrai dire et l’un des plus énigmatiques hommes de lettres de leur époque. Relativement jeune dans sa carrière de poète—ses premières publications ne commençant qu’il y a quelques courtes années—il était déjà très populaire dans le milieu. Homme de nature très privé, on ne savait pas grand chose sur lui, rien mis à part son pseudonyme et les quelques mots qu’ils laissaient en préface de chaque tome. Son éditeur disait que Gold Moon préférait conserver son identité secret pour mieux pouvoir se consacrer à son écriture, qu’il avait besoin de silence pour œuvrer. Alatariel, plus que tous, pouvait comprendre les motifs de celui qui était l’un de ses poètes favoris. Elle-même très privée de nature, détesterait l’attention que lui apporterait la popularité d’être reconnue. Déjà qu’elle devait le subir parce qu’elle était Hiryuu no Kishu en plus d’être Gen’kai de la Reine. Non, toutes choses considérées, elle ne voudrait pour rien au monde de l’attention quasi fanatique qui vient avec la présence de fans. Elle pouvait voir l’Emo qui étaient constamment talonné par sa Meute d’adoratrices et elle ne voulait rien en savoir. Beaucoup mieux de travailler sous un nom de pinceau ou encore de se créer un pseudonyme, se créer une fausse identité, une fausse histoire, se payer un leurre, quelqu’un qui se ferait passer pour soi. Bref, tout cela pour dire que Gold Moon était un génie de la poésie; ses œuvre étaient émouvantes et réelles, éphémères et concrètes à la fois. Tout a fait originales à vrai dire. Une des raison pourquoi Alatariel l’aimait tant.

*Non, malheureusement. J’ai juste entendue dire qu’il sortirait d’ici peu.*


* * *


Un peu plus qu’une heure plus tard, Ancaladar et Alatariel survolaient les grandes plaines qui caractérisaient l’est d’Eliosaros—les courants d’air chauds et hauts dans l’atmosphère leur avait été favorable ce qui leur avait permis de faire bon temps (à la plus grande déception d’Ala, à qui il n’aurait pas du tout dérangé d’être en retard). Reconnaissant qu’ils approchaient leur destination, le dragon noir replia légèrement ses ailes le long de son corps, piquant en une chute contrôlée vers les niveaux inférieurs de l’atmosphère. Il se redressa doucement de sa descente lorsqu’il put apercevoir les petits toits des bâtiments à contrebas. Ceux-ci étaient rares et plutôt espacés.

*On est bien loin de la Capitale…* commenta-t-il à sa Liée, son ton indiquant sa consternation. Ala ne fit qu’hocher de la tête; complètement en accord. Elle était une académique accomplie en plus d’une guerrière élite; elle savait bien que l’est de leur pays n’était pas aussi peuplé que l’étais l’ouest, mais elle ne s’était jamais imaginée que ça serrait aussi… marquant… que ce qu’elle voyait de ses propres yeux. Tout était trop à découvert à son goût. Elle cherchait en vain les grandes étendues de forêts de son coin de pays natal; les seuls arbres étaient eux aussi clairsemés, parfois regroupés en petits bosquets ou vergers, mais c’était tout. Elle n’aimait pas du tout ça; il y avait trop d’elfe des bois en elle pour se sentir à l’aise devant autant d’espace libre et dégagé. C’était trop apprivoisé pour elle. Ala préférait de loin la beauté sauvage et libre des luxuriantes forêts de l’ouest et surtout du Nord d’Eliosaros—là où se trouvait la cité elfique d’Yaraël dans les parties les plus indomptées du nord sauvage.

-...Je sais que cela ne ressemble pas du tout à la maison, mais ne trouves tu pas qu’il y quelque chose de bizarre ici ? demanda l’elfe à son compagnon, ses fins sourcils amarantes froncées alors qu’elle scrutait attentivement le sol de ses perçants yeux violet.

Le Dragon ne dit rien; il ressentait la même chose que sa Liée; il y avait sérieusement quelque chose qui clochait avec ce qu’ils voyaient…


-Atterrit, veux-tu, Ancaladar ? Je n’aime pas ce que je vois et j’aimerais me faire ma propre idée de la situation avant de débarquer au château…

Partageant le malaise de sa Liée, le dragon perdit progressivement de l’altitude alors qu’il descendait en circonvolutions tranquilles, balayant le paysage à la recherche de signes de danger. Il n’avait rien de bien dangereux. Au contraire, il semblerait que c’était lui la chose la plus dangereuse des lieux à en juger le comportement des paysans qui l’observaient sous le couvert des habitations; leurs expressions étaient partagés entre l’appréhension et l’émerveillement.



Une fois qu’il s’était assurée que les paysans n’allaient pas décider de les attaquer par crainte déplacé—pas que lui ou sa cavalière aurait été en véritable danger si cela avait été le cas, mais Ancaladar préférait ne pas placer sa Liée dans des situations critiques s’il pouvait l’empêcher—il s’était posé, closant le reste du chemin qui les séparait de leur destination au sol.

Se croyant si bien cachés derrière leurs portes et fenêtres, les paysans détaillaient l’énorme bête de feu avec une craintive admiration. Contrairement à ce que laissait entendre les vieilles légendes folkloriques, la créature était aussi gracieuse sur terre que dans les airs. Son corps n’était pas lourd et ballottant mais plutôt fuselé et musclé; crée pour lui offrir le maximum d’aérodynamisme. Étrangement, le Dragon leur rappelait plus un équidé qu’un lézard. Certes, s’il n’était pas de ses écailles, serres, queue et son apparence typiquement reptilienne, la créature était battit sur une ossature compacte et puissante, comme un coursier racé. Chacun des muscles de son imposante musculature étaient bien définis et fuselés. Ses jambes, antérieures comme postérieures, étaient solidement campées de part en part de son corps; ses pattes puissantes et larges; ses épaules et sa croupe proportionnels. Bref, parfaits pour propulser la créature dans les airs, mais aussi pour lui permettre de se déplacer rapidement et fluidement sur terre comme dans l’air; il était battit pour de la vitesse. Son cou aussi ressemblait plus à la puissante encolure des destriers que du long et étroit cou des serpents. Les écailles qui ruisselaient sur tout son corps étaient de l’onyx; aussi noir que de l’encre mais empreint d’une sombre luminosité, lui donnant l’impression d’être un astre noir, et montant en crêtes et petites protubérances impressionnantes sur tout son corps. Pour le moment ses puissantes ailes de plusieurs mètres d’envergure étaient repliées le long de son corps, protégeant sûrement la figure drapé de noir niché au creux entre son cou et ses épaules.


-J’en reviens pas, un Hiryuu no Kishu en chair et en os, murmura un vieil homme en pointant les deux figures imposantes du doigt a la marmaille l’entourant. Ont les croyaient disparus depuis des générations… qui aurait crut que les rumeurs provenant de la Capitale étaient vraies ? La noble Lignée n’est pas morte; elle renaît de ses cendres. Les enfants l’écoutait avec de grands yeux remplis d’émerveillement. Prenant leur courage à deux mains (et avec l’assurance de l’ancien du village) certains d’entre eux sortirent de leurs cachettes pour pouvoir observer ouvertement le passage de ces deux légendes vivantes.

Perchée sur le dos d’Ancaladar, Alatariel observait ceci avec son calme détachement habituel.
*Je crois que l’on fait sensation, mon cœur* dit-elle à son Lié avec neutralité teinté d’une infime teinte d’humour. Gravement, elle inclina doucement de la tête en acceptation des salutations solennel de l’ancien. Puis, ignorant les chuchotements, elle se mit à tout détailler, tabulant ensemble tous les éléments qui lui paraissaient étrange. Et enfin…; * Pourquoi est-ce que les habitants sont si pauvres s’ils habitent dans une région qui est réputé pour son blé de première qualité ?* Effectivement, les gens et habitations qu’ils croisaient étaient sales, rabougris, grugés par les éléments alors qu’ils auraient dû être assez prospère pour se permettre plus de luxes que cela. Elle avait aussi noté à quel point sa présence les épataient. Pourtant, la Reine n’avait jamais cherchée à caché à son peuple qu’elle avait à son service des Hiryuu no Kishu. D’ailleurs, où étaient les signes de modernité ? L’elfe avait l’impression d’avoir reculé dans le passé tellement leurs outils étaient arriérés. La magie avait amené bien des progrès dans le domaine de l’agriculture et elle ne voyait rien de cela ici. De plus en plus incrédule et méfiante, elle commençait à se dire que c’était une bien bonne chose que la reine l’ait envoyée finalement (hormis le fait que cela lui permettait de passer une partie de la journée loin de son horrible ‘fiancé’); il y avait sérieusement quelque chose qui n’allait pas ici.

À la demande silencieuse d’Ala, Ancaladar accéléra le pas. Elle avait vu tout ce qu’elle avait besoin et tardait à porter son investigation au château du seigneur. Ils auraient plus de réponses une fois là…

Ils durent traverser un petit bosquet afin d’enfin apercevoir le château du seigneur administrateur des lieux. À la requête silencieuse de sa Liée, Ancaladar s’arrêta juste sous les ombres des arbres, les deux agents de la reine détaillant avec attention le bâtiment.
*Étrange non, comme le château est d’une telle ampleur et en si bonne condition alors que les paysans vivent dans des maisons quasiment délabrées ?* que dit le dragon avec sarcasme. Ala ne put qu’acquiescer à ses remarques, une fois de plus dégoûtée par ce qu’elle soupçonnait ce qui se passait dans cette région. En un geste lent et fluide, elle glissa de selle et prit le temps de changer de vêtements, enfilant l’uniforme officiel des Gen’kai--pas celui de parade orné d’or et de filatures, mais un de terrain (fait pour accommoder le Gen'kai lors d'une réel mission), assez pour lui donner un air d’autorité--avant d’ajouter quelques armes sur sa personne, les dissimulant habilement dans les plis de ses vêtements. Cela fait, elle tira l’extra longue cape qu’elle gardait avec son uniforme d’urgence dans les sacs de selle d’Ancaladar, l’échangeant avec celle qu’elle portait auparavant. L’habit plus long lui permettrait de dissimuler qui et ce qu’elle était jusqu’à temps qu’elle désire le dévoiler. Prête, elle leva les yeux pour rencontrer le regard d’Ancaladar qui l’observait tranquillement. Il baissa la tête pour buter doucement le bout de son museau contre le front de sa Liée, ses paroles muettes flottant entre eux; fait attention. Avec une dernière caresse sur son encolure, Alatariel quitta le couvert des arbres, remontant son capuchon pour qu’il puisse assombrir son visage et s’assurant que les pans de sa cape dissimulaient bien son uniforme, et s’engagea sur la route de pierres. Il était préférable pour le moment que les habitants du château ne réalisent pas qu’elle était une Gen’kai et encore moins une Hiryuu no Kishu et amener Ancaladar avec elle aurait immédiatement attiré l’attention des gens.

Arrivée aux grandes portes du château, le portier lui ouvrit et la guida dans les couloirs du château lorsqu’elle lui dit qu’elle devait porter un message au diplomate de la couronne. Bientôt ils arrivèrent devant un petit groupe de personnes qui arpentaient avec agitation le couloir directement devant les portes menant directement à la salle d’audience. L’elfe fronça des sourcils sous le couvert de son capuchon. Mais qu’est-ce que le représentant de la couronne faisait-il à patienter comme un vulgaire valais devant la porte de la salle d’audience ? Normalement, il aurait du être admis sur le champ, étant un cas prioritaire.


-Émissaire Malinov ? émit celui qui guidait l’elfe dans le château. Un homme dans la début quarantaine portant une mince barbiche noire bien taillée et des élégants cheveux poivre et sel se tourna immédiatement à la mention de son nom, ses profonds yeux gris les détaillant avec attention.

-Oui ? Qui y a-t-il ? demanda-t-il, son regard s’attardant sur la svelte figure drapée de noir, marchant—ou plutôt semblait-elle glisser, comme de l’eau pure coulant sur des roches, tant ses mouvements étaient parfaitement harmonieux et silencieux—quelques pas derrière le jeune homme. Même s’il ne pouvait pas voir à travers les ombres qui semblaient s’agglutiner autour du visage sous l’ample capuchon, Malinov n’avait aucune peine à sentir l’aura magnétique qui se dégageait de cette personne. Le pouvoir et l’autorité lui collait comme une deuxième peau. Alors que le valais se dépêchait à répondre à ses demandes, la figure, elle, ne se pressait aucunement; se déplaçant avec une nonchalance et confiance innée. L’Émissaire sentait que le nouveau venu en noir n’était pas le genre de personne à se précipiter pour rien ni personne—à moins qu’elle n’en désire, bien entendu. Le valais lui confit que cette personne était un envoi avec un message pour lui. Il prit tout le contrôle considérable de Malinov pour ne pas réagir à cette phrase. Il doutait fortement que la figure en noir n’était qu’un « envoi », pourtant il ne dit rien, comprenant intuitivement qu’il était mieux de ne pas questionner le point immédiatement. Au lieu il remercia le valais en l’envoyant retourner à son poste avant de s’avancer vers la figure qui se tenait à une certaine distance de son entourage (juste assez pour être hors d’écoute, il remarqua).

-Bonjour, je suis l’Émissaire Malinov, on m’a dit que vous aviez un message pour moi ? demanda-t-il poliment. La figure leva légèrement la tête et l’homme pu apercevoir un œil à l’iris d’un violet impériale encadré par d’incroyables cils noires le dévisager silencieusement.

-Je crois que vous savez très bien que ce n’est pas le cas, Émissaire Malinov. Répondit finalement le figure après un bref silence, sa voix, malgré le murmure, parlant clairement d’un accent chantant et lyrique. L’ambassadeur en fut absolument abasourdi; il n’avait jamais entendu une voix aussi ensorcelante; ce n’avait été qu’une murmure, mais il pouvait déjà sentir la magie, l’enchantement puissant de cette voix : une pure note d’argent dans le silence d’une nuit étoilée.

-Qui êtes-vous ? ne put-il s’empêcher de demander, sidéré.

- Je suis une représentante de la couronne, que dit-elle d’une voix sans inflexion, lui donnant la lettre que la reine lui avait transmis. L’homme prit doucement la lettre et la lu attentivement (cachant bien sa surprise) avant de la replier et la glisser dans les pans de son manteau. Il n’en revenait presque pas. Il avait bien remarquée que la figure était beaucoup plus que ce qu’elle paraissait. Mais de là à dire qu’elle était une Gen’kai; un des guerriers d’élite de Sa Majesté elle-même…

-La Reine a entendu parler de votre problème et m’a demandé de résoudre le problème. Malinov faillit tressaillir au ton froid et tranquille. Il n’avait pas de doute que ce Gen’kai n’aurait aucune peine et aucun trouble de conscience à faire ce qui était nécessaire pour clore la situation. S’en était à donner des frissons dans le dos; il en était même à espérer que Pieter, le Seigneur des lieux, accède immédiatement à ses demandes pour s’éviter le châtiment que lui réservait ce personnage. Les Gen’kai—il avait entendu dire—portait toute l’autorité de la couronne lorsqu’ils étaient en mission pour la reine; ils dispensait la justice de la reine à la lettre.

-Je suis honoré que Sa Majesté ait eu la considération de m’envoyer l’un de ses élites, dit-il avec une véritable gratitude. Mais, puis-je demander votre nom ? Il n’est pas mentionné dans le document.

-Alatariel. Le donna-t-elle sans préambule, énonçant le puissant nom, murmuré de part et travers le continent, sans aucune hésitation, avec le plus total des calmes et des simplicités. Cette fois-ci, Malinov ne put cacher sa réaction. Il n’en revenait tout simplement pas que l’une des personnes les plus puissantes d’Eliosaros venait de se présenter à lui comme le fait un simple habitant du pays. Savait-elle seulement à quel point elle était renommée ? Où était toute la suffisance, l’orgueil, le ton hautain auquel il s’attendait—celui qu’adoptait normalement les hauts Seigneurs qui ont pertinemment conscience de leur puissance et influence ? Alatariel. Alatariel no Hiryuu no Kishu. Il n’en revenait tout simplement pas. ‘Bon sang, la reine m’a envoyé la Princesse de Glace.’ Voilà qui expliquait clairement ce qu’il avait ressenti en posant les yeux sur elle. Passant une main agité dans ses cheveux, il la dévisagea encore pour un moment, ne sachant quoi dire.

-Je crois qu’il serrait préférable de ne pas mentionner mon nom… observa-t-elle dans le même ton calme et placide avec lequel elle avait donné son nom.

-O-Oui, il se racla la gorge, reprenant ses moyens. Il serrait effectivement préférable de garder votre identité secrète, Alatariel-sama. Il parlait tout bas pour ne pas attirer l’attention des autres. Ça ferait sensation si on savait que la Princesse de Glace était sur les lieux. Retrouvant progressivement son équilibre, il répondit à toutes les questions que lui posait la Gen’kai, tâchant de ne rien omettre.

Alatariel aimait bien cet homme. Ce qui était plutôt rare chez elle : elle n’était pas du genre à apprécier la compagnie des autres. Mais, elle pouvait respecter—si ce n’est pas admirer—la manière dont cet homme avait réussi à revenir de son choc. Il lui avait été plus que claire que la mention de son nom avait terriblement surpris l’émissaire, mais ce dernier avait réussit à ne pas faire une scène devant tout le monde malgré cela. Et le voilà maintenant qui répondait assidûment à toutes les questions qu’elle lui posait. Sans tourner autour du pot comme elle détestait, mais clairement et directement. Vraiment, il lui faisait très bonne impression; chose qu’elle n’hésiterait pas à faire remarquer à la Reine. Cet homme avait beaucoup de potentiel; elle le sentait—et une brève et discrète incursion dans ses pensées le lui avait confirmé. Il serrait probablement un bel atout dans l’entourage de la Reine à la Capitale, le temps de lui donner plus d’expérience, mais après…qui sait ? Peut-être pourrait-il pousser sa carrière encore plus loin ? L’elfe était curieuse de voir jusqu’à où il pourrait se rendre : il était né diplomate.

L’elfe écoutait les propos de Malinov d’une oreille alors qu’elle écoutait les bruits du château de l’autre (une habitude qui lui avait été enraciné par des années sous la tutelle de Kaleb-sensei). Une partie de son puissant intellect assimilait et réfléchissait à tous ce qu’il disait alors que l’autre faisait de brèves incursions dans les esprits de ceux qui accompagnaient le diplomate. Certains d’entre eux n’étaient que ses aides venus avec lui de Doranak—la cité la plus proche—tandis que les autres étaient des paysans de ces contrées. C’est à eux que l’elfe porta le plus grand attention. L’un d’entre eux, un jeune homme du nom de Soren, était la raison pourquoi des agents de la couronne étaient là en premier lieux. C’est lui qui avait remarqué la pauvreté de la population locale et qui avaient pris des mesures pour se battre pour le droit de sa communauté, et cela même s’il s’exposait aux sbires et châtiments du Seigneur. Il avait du courage, du culot et surtout une puissante loyauté, autant envers sa Reine, son pays, que ses compatriotes. Un autre homme de bonne augure. Quant était-il de ce Seigneur Pieter ?



* * *


Un prédateur épiant avidement sa proie de sous le couvert des ombres, Alatariel ne perdait pas un mot de la discussion se déroulant entre l’Émissaire Malinov et le Seigneur Pieter. Extérieurement elle était languide et nonchalance même, comme à son habitude, mais intérieurement, la flamme en elle commençait à croître; signe certain de son irritation grandissante. ’Mais pour qui est-ce que ce bouffon se prend ? se demandait-elle avec une indignation croissante. Voilà maintenant près d’une heure que Malinov essayait de faire entendre raison à cet arrogant excuse d’être humain; tâchant de lui faire comprendre qu’il ne pouvait pas agir de la sorte en étant administrateur de la Reine et voilà que Pieter laissait sous-entendre qu’il se balançait complètement de la Reine et ce qu’elle pouvait juger comme acceptable ou non. Il voyait les terres avoisinantes et les gens qui y vivaient comme étant ses possessions; leurs terres et biens étant sa propriété avant d’être la leur. Sous le capuchon aux profondes ombres, les yeux améthystes de l’elfe étaient devenus iridescents, luisant sinistrement; reflétant la colère qu’elle partageait avec son Lié (Ancaladar était particulièrement sensible à de telles injustices). Du coin de l’œil, elle pouvait voir Soren qui devait être physiquement retenu par ses camarades. Le regard du jeune homme flambait de colère, ses dents étaient grincées ensembles et ses mains crispées en poings serrés à ses côtés. Il rageait littéralement contre les implications de son soi-disant Seigneur.

-… j’ai dit que j’en avait assez d’entendre votre caquetage. Partez, dis-je; vous me lassez. Je n’ai rien à voir avec les instructions à la noix de votre Reine, ce n’est qu’une— BOOM. Le tonnerre roula, précédé d’un fulgurant éclaire qui illumina toute la pièce en brillant relief de part les grandes vitrines; dessinant clairement la figure de la personne drapée de noire qui venait de se dresser des ombres, commandant toute l’attention alors qu’elle avançait pour se tenir aux côtés du diplomate.

-Dites, ne serait-ce qu’un mot de plus et vous le regretterait chèrement… dit la voix provenant de sous le capuchon, portant une promesse de terribles châtiments. La douce voix remplit d’échardes de givre qui simulaient celles qui se dégageaient de son aura. Même s’il n’était que la fin de l’après-midi, la pièce était sombre et inquiétante, les ombres de la pièce semblant soudainement prendre vie; s’épaississant et grandissants. Un silence de sépulture régnait, chacun complètement sidéré par la prestance menaçante et impériale qui se dégageait d’elle en vagues. Recouvrant son équilibre, quoi qu’un peu déstabilisé, le seigneur se dressa dans son trône pour lui faire face, outré, il ouvrit la bouche pour l’apostropher, évidemment avec une insulte à en lire son visage.

-Ni pense même pas, le coupa-t-elle avant même qu’il puisse parler, sa voix frigide, sans appel, tranchant le silence comme une lame : sans cérémonie et on ne peut plus claire dans ses intentions. Le Seigneur eut un infime mouvement de recul; secoué et intimidé par la froideur qui se dégageait d’elle. Portant les mains à son visage, Alatariel rabaissa doucement son capuchon. Libérés, ses mèches d’un profond lavande cascadèrent autour de son visage marmoréen, la longue tresse pendant par-dessus une épaule alors que ses puissants yeux violets flambaient dans son visage; comme deux flammes polaires. Un frisson de surprise collective passa dans l’assemblée, alors que tous contemplaient le jeune et beau visage de celle qui inspirait autant de peur chez eux. Même Malinov fût surpris. C’est vrai qu’il avait entendu dire que Alatariel no Hiryuu no Kishu était jeune même par les standards humains… mais il ne s’attendait pas à voir une adolescente devant lui. Ça lui faisait presque peur; si elle était déjà aussi puissante à son jeune, jusqu’à quel niveau elle pourrait atteindre avec l’expérience des années ? Il était bien content de savoir qu’elle œuvrait pour la Reine, le pays et non contre eux.

L’instant d’après, ayant récupéré de son choc, Pieter redressa rebellement l’échine : honteux d’avoir aussi peur d’une enfant (ses instincts lui criaient toujours de se méfier d’elle, mais il était trop arrogant pour écouter).


-Jeune impertinente ! Comment oses-tu déranger cette session et me parler de la sorte ?! N’as-tu pas idée—

-Pieter de Kirjad, coupa-t-elle sèchement sa tirade enflammée, son visage froid et fermé : complètement impavide, son ton celui d’un juge qui lit une sentence. Il est désormais plus qu’évident que tu ne possède pas les qualités qu’avaient ton père, le précédent seigneur de ces terres. Tu es accusé d’avoir violé ton serment envers ton peuple et envers ta Reine. C’est en raison de ces crimes que tu sera destitué de ton poste et escorté jusqu’à la Cité Pourpre pour recevoir ta punition—

-C’en est assez ! hurla Pieter, hors de lui-même, son visage diapré du rouge de la furie, coupant la jeune Gen’kai. Tu oses, tu oses !? Mais qui es-tu pour prétendre à autant de pouvoir ?!

D’un coup, la pièce sembla encore plus sombre qu’avant, les ténèbres s’agitant et gagnant plus de terrain en réponse au soudain éclat cuisant et sinistre de ses yeux violets. Son visage un masque impitoyable, elle repoussa délibérément les pans de sa longue cape noire, la lueur du peu de lumière restant tombant directement sur son uniforme et le symbole gravé sur sa cuirasse—un symbole qui frappait tout ceux qui la voyait de crainte : celui des Gen’kai, les guerriers élites de la Reine qui n’intervenait que dans les plus grandes situations. Toute couleur fuya le visage du Pieter, le laissant complètement blafard. L’horreur se lisant dans ses yeux (il savait à quel point il venait de se fourber), il s’effondra sur son ‘trône.’

-Selon l’autorité que me confère Sa Majesté, la Reine du Trône Pourpre, je t’arrêtes pour ta traîtrise. La sentence tomba comme glas; sans pitié, sans merci. Gardes, l’elfe jeta un regard aux hommes d’armes qui regardaient la scène, complètement dépassés. Ils sautèrent à l’attention en tombant sous le regard imposant de la représentative de la Reine, arrêtez cet homme et faites le disparaître de ma vue… les hommes se précipitèrent à lui obéir, ayant totalement mis de côté que, il y a peine trente secondes de cela, cet homme avait été leur maître. Pieter déjà chassé de ses pensées, Alatariel se tourna pour faire face aux gens assemblés derrière elle, son regard balayant la foule jusqu’à se poser sur une personne en particulier.

-Soren de Kirjad, avance je t’en pries, dit-elle, sa voix chantant dans le silence (qui était plus léger qu’avant; les ténèbres ayant reculé avec la sortie de Pieter). Le menton haut et le regard fier malgré son anxiété, Soren prit courageusement un pas vers la jeune guerrière. Notant ceci, Alatariel permit à ses yeux de s’adoucir un peu; les feux violets perdant de leur furie.

- Hai, Gen’kai-sama ? s’enquit-il tout bas, sa voix stable malgré son appréhension.

-Est-ce que tu es prêt à servir sa Majesté, peu importe ce qu’elle te demande ? l’interrogea-t-elle, ses perçants yeux améthystes ne lâchant pas son propre regard brun; lui imposant de ne dire que la vérité. Prenant une grande inspiration, le regard scrutateur et surtout la présence accaparante de la guerrière lui brouillait les nerfs et l’esprit, Soren rencontra calmement le regard de l’elfe et répondit clairement et sans aucune hésitation : Oui, je suis prêt.

Pour la première fois depuis qu’il l’avait vu, les yeux mauve impériale de la jeune fille perdirent toute froideur pour une demie seconde; l’éclat passager étant celui de la satisfaction et du plaisir au lieu de l’indifférence. Le brusque changement débalança le jeune homme au point qu’il faillit manquer ce qu’elle dit :

-Dans ce cas, par le pouvoir que m’a confié la Reine, je te nomme dorénavant le Seigneur de Kirjad.


* * *


L’après-midi avait été plutôt longue. Après avoir fait sa déclaration choque, un silence de tombe était descendu sur l’assemblé. Tout le monde avait été ahuri par ce revirement de situation. Non seulement est-ce qu’une gamine (qu’importe le fait qu’elle était une Gen’kai et adolescente, et non une enfant ordinaire) venait de complètement assujettir le seigneur de ces terres, mais elle venait tout bonnement de nommer un jeune plébéien à sa place. Soren était né d’une famille entière de forgerons; pas de bourgeois et encore moins d’aristocrates ! Malinov avait été, une fois de plus, complètement déboussolé par la jeune femme; il la savait aristocrate (et de très noble ascendance à en juger par sa manière de se tenir, et sans parler du fait qu’elle était Hiryuu no Kishu) et pourtant elle n’agissait pas comme l’un d’eux. Il savait par expérience qu’un ‘vrai’ nobliau n’aurait jamais considéré placer un paysan en tête d’une seigneurie. Et pourtant, sans le moindre signe d’hésitation, elle venait de le faire. Et la voilà maintenant qui expliquait à un Soren pantois et ébranlé qu’elle était parfaitement dans les droits de le choisir comme Seigneur (quelque chose par rapport au fait qu’il y a quelques générations, la famille de Pieter n’avait pas été noble non plus, mais que le suzerain de l’époque les croyaient dignes de ce titre) et qu’elle était certaine qu’il ferait un excellent travail. C’est à ce moment qu’elle avait fait signe à Malinov pour qu’il s’approche; elle lui avait demandé de lui apporter les documents officiels pour qu’elle puisse y apposer son sceau et ainsi officialiser sa décision. En attendant que les documents lui parviennent, l’elfe avait informé l’Émissaire qu’elle le chargeait avec la mission d’aider le nouveau seigneur à s’immiscer dans son nouveau rôle; bref de lui montrer la base des règles d’usage jusqu’à temps que la reine lui envoie quelqu’un pour commencer son véritable éducation. Encore ahuri, Malinov acquiesçait aux demandes de la jeune Gen’kai sans rouspéter : il était dure de lui refuser quelque chose, surtout avec l’aura du général qui commande ses troupes qui l’entourait en permanence.

Pour tout résumer, Alatariel passa un bon nombre de temps à remplir des documents officiels; certains qui étaient pour confirmer la mise en position du nouveau seigneur et d’autres pour signaler la révocation de l’ancien seigneur et les détails de sa punition. Pendant plus de une heure l’elfe fut entourée par un véritable ras de marée humain qui voulait tous qu’elle porte attention à un sujet à un autre. Sentant son occlophobie réagir elle dut prendre une longue lampée de sa potion. Ce n’est qu’une fois que la tempête de paperasse et de sensation s’eut calmée qu’Alatariel put songer à partir—son bras droit (celui qui portait le brassard) lui démangeait depuis un quart d’heure déjà, lui rappelant qu’elle devait retourner à la maison (ses parents avaient dû apprendre que sa mission durerait qu’une journée et avaient réglé le brassard en fonction de cela) le plus vite possible. Soren était encore bien nerveux, mais Ala—dans un rare geste de véritable compassion—l’avait mis de côté pour avoir une petite discussion avec lui. Il en était sorti quelque peu rasséréné—en gros, sans mâcher ses mots ou tourner autour du pot, de manière typiquement Alatariel, elle lui avait fait comprendre qu’elle ne l’aurait jamais choisi si elle n’était pas certaine de lui et de ses capacités, en ajoutant que le fait d’être Gen’kai (elle n’avait toujours pas mentionné son vrai nom; apposant magiquement son sceau sur les documents, ce qui était encore meilleur que sa signature) lui apportait une certaine connaissance sur le sujet. Donc, c’est escortée par une horde de laquais ainsi que Soren et Malinov qu’Alatariel se tînt sur la véranda, adressant ses dernières paroles à ces derniers, avant de se hisser souplement sur le dos d’Ancaladar qui venait d’atterrir derrière elle. Sans le laisser le temps aux questions de fuser, Alatariel était déjà partie; une silhouette noire s’éloignant dans le firmament, semant la confusion avec son départ. Les gens venaient tout juste de réaliser qu’une Hiryuu no Kishu de légende avait été parmi eux. Malinov souriait doucement dans sa barbe. Il avait compris un peu de la nature de la petite et il n’était pas du tout surprise qu’elle choisisse de quitter de cette façon. Alors que plusieurs se serraient prélasser sous le déluge d’admiration et de célébrité la petite l’avait fui à toute vitesse. Décidément la Princesse de Glace était tout aussi énigmatique que les rumeurs le disaient.


Le soleil n’était qu’un croissant des flammes rouges, orangés et roses lorsqu’Ancaladar, portant sa Liée, pénétrèrent dans l’espace aérien de la Citée Pourpre. Plongés dans un silence intime—malgré l’humeur chutant de la jeune elfe, qui se décourageait de devoir revoir Hikuro-teme de si tôt—ils survolèrent le ras des arbres peuplant la forêt dans laquelle était nichée leur villa, volant rapidement car le brassard d’Ala devenait de plus en plus insupportable. ‘Vraiment, quelle plaie ce maudit bracelet.’ Maugréait silencieusement l’elfe. Beaucoup trop tôt au goût de la Hiryuu no Kishu, ils arrivèrent à destination. Tout en douceur, le dragon noir atterrit au sol à quelques mètres de la porte d’entrée, s’accroupissant pour faciliter la descente de sa Liée qui se laissa glisser au sol avec grâce malgré sa fatigue. Elle présentait tout un image avec sa svelte silhouette auréolait de la lumière mourante, ses mouvements une parfaite symphonie de gestes élégants, sa longue natte amarante faiblement illuminé par des reflets violacés. C’est, semblerait-il, sans les remarquer qu’elle se mit à défaire les sangles de sa selle avant de la lever du dos de son lié. Elle flatta son encolure avec tendresse quelques fois, lui murmurant quelque chose d’inaudible avant de se pencher pour soulever sa selle, supportant le poids sur son épaule, et de prendre la direction de la maison alors que la dragon prenait le ciel. Ses pensées suivant distraitement Ancaladar qui était parti chasser (il lui avait avoué s’ennuyer de chasser pour sa propre nourriture) et le soleil couchant directement dans ses yeux, Alatariel ne remarqua pas les trois personnes installés dans des fauteuils autour de la petite table à café sur la véranda que lorsqu’elle s’approcha de la porte d’entrée. Posant un pied sur la dernière marche, un bruit attira l’attention de son ouie très fine, lui faisant relever la tête avec surprise. Elle se figea complètement en rencontrant le regard de Hikuro, Hélène et Atalante qui la dévisageait. La surprise rapidement estompée, sa première réaction fut une de colère. Elle était loin d’oublier à qui elle devait la faute de sa présente situation (et surtout l’événement suivant son premier réveil dans cette maison). Une étincelle illumina son regard, ses yeux se rétrécissant dangereusement, elle allait ouvrir la bouche pour dénoncer les mères—sa très chère maman en premier—lorsqu’elle capta l’expression de Hikuro qui la fusillait d’un regard aigu et éloquent : La ferme ! Normalement, Ala aurait complètement ignoré ce dernier, mais cette fois-ci elle devait reconnaître qu’il était dans son propre bien de prendre gare à son avertissement. Ravalant, avec une difficultés bien masquée, les mots qui lui montaient à l’esprit—et ils étaient loin d’être polis—Alatariel leur présenta son visage stoïque, neutre, quoi que teinté d’une légère surprise.


-Oka-sama, Hélène-san, les salua-t-elle, déposant sa lourde selle sur la balustrade avant d’incliner faiblement le buste à la manière elfique de saluer les gens. Vous me surprenez : je ne m’attendait à recevoir votre visite ce soir… dit-elle avec la plus grande des distinctions—pas comme si elle avait juste envie de les étriper sauvagement; ce qui était le cas—en fin de compte, Alatariel pouvait bien être bonne actrice quand les enjeux en valaient la peine.

- Je vois que Hikuro vous a servit du thé, remarqua-t-elle avec neutralité—ce qui fut un effort titanesque surtout lorsqu’elle du dire le prénom de l’Emo sans utiliser son surnom ou autres suffixes (elle n’était pas encore prête à ajouter le « -kun » c’était trop lui en demander; ça lui rappelait les fangilrls).
Alatariel était à une impasse. Elle pouvait lire dans les yeux des deux femmes qu’elles ne partiraient pas de si compte, mais en même temps elle n’avait pas envie de prendre le thé avec elles lorsqu’elle était fatiguée de son vol et dans des vêtements poussiéreux. Pour faire face aux magiciennes sans perdre son sang-froid elle avait besoin de quelques minutes pour se reprendre… Autant qu’elle aurait voulu ne pas le faire, elle allait devoir inviter les femmes à souper. Misère. Se résignant à ce sort, Ala prit une grande inspiration mentale.


- Mais il se fait tard, et l’heure du souper approche à grands pas. Si vous voulez bien rester, nous pourrions discuter autour du souper... Proposa-t-elle, toujours avec la plus grande des neutralités. Les deux mamans acceptèrent l’offre volontairement, ravie de la civilité dont faisait preuve les deux Hiryuu no Kishu (elles s’attendaient à des crises). Avec un petit sourire forcé (mais habillement imité) Alatariel leur pria de l’excuser tandis qu’elle allait se rafraîchir et commencer le souper. Atalante et Hélène allaient proposer leur aide mais une bourrasque de vent porta aux narines de l’elfe les vapeurs émanant du thé (elle reconnu immédiatement l’odeur, ce qui lui fit froncer des sourcils imperceptiblement) en même temps qu’elle capta le regard meurtrier de l’Emo (en gros il allait la tuer si elle le laissait seul avec les mères),

-Non, je vous en pries, vous êtes les invitées; détendez-vous. J’aurais amplement d’aide avec Hikuro. Sans leur laisser le temps de protester plus longtemps, Alatariel souleva sa selle de la balustrade et disparut à l’intérieur de la maison, talonné de près par Hikuro.

Elle fit un bref arrêt dans l’antichambre adjacent au vestibule. Là elle déposa sa selle sur son support désigné accroché au mur (après avoir sorti ses sacs d’achat) et disparut derrière le cadre de l’écran mis là pour permettre au gens de changer de vêtement rapidement et de manière privé. Lorsqu’elle ressorti, elle portait une fois de plus ses habits du matin et alla rapidement se rafraîchir les mains et le visage avec l’élégant évier de marbre fait pour cette intention. Ce ne fut que lorsqu’ils furent enfermé dans la cuisine qu’elle lui adressa la parole :


-Tu leur as servit mon thé ? Son regard améthyste était sévère et il y avait une légère accusation dans sa voix froide (comme mentionné plus tôt, elle détestait partager ses infusions personnelles avec quiconque) alors qu’elle se mettait à sortir des instruments de cuisine et de la nourriture. Au menu pour le souper quelque chose de bon mais rapide à faire : elle n’avait pas la tête à cuisiner pendant des heures. Peut-être une salade de pousses sauvages avec du basilic et arrosé d’une vinaigrette aux framboises. Comme repas principale un rizotto de champignons frais et sautés jusqu’à être doré. Elle pourrait aussi faire un cordial elfique.

-Mais qu’est-ce qu’elles peuvent bien nous vouloir ? Elles ne serraient pas venues à deux si ce n’était que pour une simple visite… dit-elle, réfléchissant à voix haute.
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Hikuro

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MessageSujet: Re: Retour au bercail   Retour au bercail - Page 2 Icon_minitimeLun 21 Déc - 0:30

Cependant, Hikuro ne se laisse nullement abandonner à quelque soulagement guère que la demi seconde qu'il venait de s'accorder. C'est maintenant que la partie allait commencer. Il faudrait se montrer bon acteur, être convainquant, histoire d'être assez crédibles pour a) se débarrasser des mères, b) se débarrasser des bracelets et surtout c) se débarrasser de la présence de l'autre en appliquant le plan que Kuro avait préparé et si soigneusement gravé dans la tête de la pauvre Ariel. Bref, il faudrait se surveiller à chaque instant, que ce soit dans ses paroles que dans ses gestes, ses expressions, le ton qu'il emploierait. Heureusement pour lui, il avait l'habitude de se cacher sous un «masque» et en concluait qu'il pourrait sans doute avoir ce qu'il fallait pour convaincre sa mère et celle d'Alatariel que «tout se passait bien et peut-être mieux qu'elles ne l'avaient espéré». Par contre, il craignait pour sa fiancée, qui était toujours très fidèle à elle même. Saurait-elle jouer le jeu? Il n'y avait pas cinquante-six mille solutions pour le découvrir: il se saurait à l'instant, puisque la Hiryuu no Kishu venait dans leur direction.

Il capta très rapidement l'expression de l'adolescente, qui semblait avoir les mêmes pensées assassines que lui-même. Il se garda bien d'approuver cela et lança à l'elfe un regard qui en disait long sur l'intérêt de revoir l'impression qu'elle donnait et pas plus tard qu'à l'instant, avant qu'elle ne fasse tout foirer soit pas des paroles ou des geste inappropriés dans leur situation à tous les deux.

Okaa-sama, Hélène-san, se força visiblement – selon le point de vue de Hikuro, qui étai tplus étendu que celui de leurs mères sur le sujet – à dire Alatariel avec un sourire poli, tout en s'inclinant selon la tradition elfique (et d'ailleurs Kuro comprenait maintenant pourquoi il avait dut subir autant de leçons sur les elfes, connaissant à présent leurs plans pour son futur). Vous me surprenez: Je ne m'attendais pas à recevoir votre visite ce soir. Kuro, en tout être hypersensible qu'il était devenu sous la tutelle de Kaleb, sentait les énergies meurtrières dégagées par sa rivale, énergies qu'heureusement, Alatante-san et sa propre mère ne pouvaient pas ressentir, faute d'avoir suivit l'entrainement approprié. Et il était sur et certain qu'elles ne le pouvaient pas. La seule personne qui aurait peut-être pu, c'était son père, Demetrius, qui était après tout un chevalier entrainé, quoique sentir les énergies soit d'un niveau plutôt élevé dans la voie du guerrier.

Je vois que Hikuro vous a servit le thé, remarqua-t-elle en avisant les tasses fumantes sur la table de marbre blanc. Celui-ci discerna par la suite une fraction de seconde une minuscule pointe d'agacement dans l'aura de l'Enfant des Dragons, mais il ne pouvait en être sûr car elle avait disparut aussi vite qu'elle était apparue.

-Mais il se fait tard, fit Alatariel, et l'heure du souper approche à grands pas. Si vous voulez bien rester, nous pourrions discuter autour du souper.

Les muscles de Kuro se tendirent. Était-ce une bonne idée de les inviter ce soir, alors qu'ils n'avaient pas encore convenu de certaines choses entre eux pour ce qui était de l'approche à avoir pour le moment. De plus, elle revenait de mission, ce qui n'aiderait pas l'apprentie actrice à jouer le jeu. Évidemment, de leurs côté, leurs mères manifestèrent grandement leur joie d'être accueillies avec tant de civilité. Il fallait tout de même avouer que cela faisait un évident contraste entre leurs micro guerres habituelles, qu'ils ne s'étaient jamais vraiment donné la peine de dissimuler. Cette constatation arracha un haut le coeur au ténébreux jeune homme, qui trouvait sa propre conduite dégoutante. Comment pouvait-il travailler de concert avec cette infréquentable ermite? Certes, c'était pour empêcher leur mariage, ce qui les concernait tous les deux, mais c'était un principe, tout de même. Travailler avec l'ermite égalait à damner son âme, et donc à finir aux Enfers, ce qui voulait dire rencontrer ultérieurement la branche inconnue de ses ancêtres. Mais il n'était pas pressé.
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